Symboles / Plantes /La rose

 
 
 La rose
 

Développements :Le sage méditant sous une tonnelle de roses
Plaque d’un coffret d’ivoire, musée du Louvre, Paris
Femme qui dit le rosaire, stalles de la Cathédrale de Bâle
Décor de la porte rouge, Notre-Dame de Paris


 
Le sage méditant sous une tonnelle de roses
tapis persan, coll. particulière

Il n’est pas surprenant que le sage soit représenté sous une tonnelle de roses de Chiraz, en Perse, la patrie du mystique Musulman qui a rendu compte de son expérience dans le livre “Le Jardin des roses” au XII° siècle : “J’allais cueillir les roses du jardin, mais le parfum du rosier m’a enivré” et il explique la portée mystique de son poème . “La Création est pleine des signes pour celui qui possède un cœur. Il en est dépourvu celui qui ne reconnaît point son Seigneur.” (Sa’adi, Le jardin des roses, Ed. Tchou)
A l’aube, quand ne se distingue pas le jour de la nuit,
Douce est la robe de la campagne, la vision du printemps.
Va dire au Soufi de quitter sa cellule pour la roseraie:
Il n’est plus temps de rester à somnoler, oisif, à la maison!
O rossignols! Le moment de la rose est venu, gémissez de désir!
Tu n’est pas moindre que le rossignol ivre, ô toi demeuré lucide!
Lamente-toi. ”
(Sa’adi “Le moment de la rose” dans Roloff Beny, La Perse, Pont de Turquoise, Hatier, Fribourg, 1976, p.100)
 
Rosace


[ Alcalà la Real, Espagne ]
Rosaces et décors arabisants


[ Tolède, Espagne ]
Porte à arc surpassé


[ Tolède, Espagne ]
Tapis arabe

Musée des trois religions

[ Cordoue, Espagne ]


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Plaque d’un coffret d’ivoire, musée du Louvre, Paris
Guillaume de Lorris, Le Roman de la rose

Les troubadours lui font écho qui reconnaissent la place du cœur dans la vie humaine “D’amour vient joie et honneur pareillement, Et nul ne peut avoir entièrement prix ni valeur s’il n’a l’amour pour maître”, c’est pourquoi à l’époque de la courtoisie la rose est honorée dans l’art occidental comme dans l’art musulman. En effet, au Moyen Age, les fêtes de Mai, mettaient toute la jeunesse sur les places pour chanter le mois des roses revenu avec le printemps. Le poète français Guillaume de Lorris écrit à son tour “le roman de la rose” car la signification symbolique de cette fleur s’est alors étendue aux usages populaires.L’usage était que les jeunes filles tressent un petit chapeau de roses pour en coiffer leur cavalier, “un chapelet de roses”. Ainsi le poète raconte-t-il:
“ …Il portait un chapeau de fleurs
Que son amie lui avait fait
Par amour et par amusette
Et cettre amie qui était-elle ?
Liesse, rieuse et bien chantante…
Près d’elle, de l’autre côté,
Le dieu Amour avait pris place:
C’est lui qui dispose les cœurs
Qui tient sous ses lois les amants
Et qui rabat l’orgueil des gens;
Des seigneurs, il fait des valets,
Des dames, il fait des servantes… ”
 
Plaque d’un coffret d’ivoire

Musée du Louvre

[ Paris, France ]
 


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Femme qui dit le rosaire, stalles de la Cathédrale de Bâle
Paul VI

Usant de l’expression populaire pour encourager les fidèles à prier Notre-Dame, les frères dominicains leur conseillaient d’offrir des “chapelets d’Ave” pour dire leur amour à la Mère du Christ. Au XVe siècle, le Dominicain Alain de la Roche donna sa forme définitive au rosaire qui unit trois chapelets correspondant aux trois semaines chômées : la “semaine joyeuse” à Noël, la ”semaine peineuse”, notre Semaine Sainte, et la “semaine glorieuse” qui suit Pâques. Il organisa ainsi les cent cinquante Ave qui correspondent aux cent cinquante psaumes du Bréviaire. En effet les clercs récitaient chaque semaine les cent cinquante psaumes de la Bible en latin. Ainsi le rosaire devint la prière des laïcs et des frères convers qui ne savaient pas assez de latin pour chanter l’Office.
“La répétition litanique de l’Ave Maria devient une louange incessante du Christ, objet ultime de l’annonce de l’ange et de la salutation de la mère de Jean Baptiste”
 
Femme qui dit le rosaire XIIIe siècle
Stalles
Cathédrale de Bâle

[ Bâle, Suisse ]
 


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Décor de la porte rouge, Notre-Dame de Paris
chanoine Gauthier de Coincy, XIIIe siècle

Simultanément, non seulement les architectes médiévaux décoraient les portes des cathédrales avec des guirlandes de roses mais ils perçaient les murs de ces édifices consacrés à la prière pour y développer de vastes rosaces. Le plus souvent, ils plaçaient au centre de cette fleur de pierre et de verre l’image de Marie qui a permis à l’Enfant Jésus de cacher sa gloire de Fils de Dieu sous une humanité qu’Il a reçu d’Elle. Les Litanies de la Vierge qui s’élaborent à cette époque la proclame : “Siège de la Sagesse, Cause de notre joie, Rose mystique”.
Gauthier de Coincy a étendu aux comptine populaires cet enthousiasme pour le culte de la Vierge :
“Bête et cornu comme un mouton
Et zéro en arithmétique
Est qui ne chante de cantique
Et ne fête la mère-Dieu
En ce temps où n’est si beau jeu
Que de fêter la grande Dame...
La fleur de lys, la fraîche rose.
Au Paradis, dernière chose,
Fera tous ceux vivre sans fin
Qui, ci la servent de cœur fin.”
 
Décor de la porte rouge

Notre-Dame de Paris

[ Paris, France ]
Détail du décor de la porte rouge

Notre-Dame de Paris

[ Paris, France ]
Ensemble de la rosace sud

Notre-Dame de Paris

[ Paris, France ]
 


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  Documents associés : 
Présentation : 
La fleur de l’amour
Image mère : 
Roses en couronne