Le chemin des Cathédrales / Raison et foi /Synthèse scolastique

 
 
 Synthèse scolastique
La pensée médiévale est synthétique et organise le savoir humain comme l’architecture gothique articule les volumes de la cathédrale.
 

Citations :Thomas d’Aquin (XIIIe siècle), ce qui correspond au don d’intelligence dans les béatitudes.
Thomas d’Aquin (XIIIe siècle), explication de l’évangile de Jean, prologue
Thomas d’Aquin (XIIIe siècle)
Jami, 15e siècle
Bonaventure


 
Thomas d’Aquin (XIIIe siècle), ce qui correspond au don d’intelligence dans les béatitudes.
Somme théologique, la foi, tome second, IIa-IIae, Le don de l’intelligence, Q.8, art.7

Réponse: Dans la sixième béatitude, ainsi que dans les autres, il y a deux éléments : l’un par mode de mérite, c’est la pureté du cœur; l’autre par mode de récompense, c’est la vision de Dieu, nous l’avons dit précédemment (I-II, Q. 69, a. 2). L’un et l’autre appartiennent de quelque manière au don d’intelligence. Il y a en effet une double pureté. L’une sert de préambule et de disposition à la vision de Dieu : elle consiste à purifier le sentiment de ses affections désordonnées; cette pureté de cœur s’obtient assurément par les vertus et les dons qui se rattachent à la puissance d’appétit. Mais l’autre pureté de cœur est celle qui est comme un achèvement en vue de la vision divine; c’est à coup sûr une pureté de l’esprit, purifié des phantasmes et des erreurs, de telle sorte que ce qui est dit de Dieu ne soit plus reçu par manière d’images corporelles, ni selon des déformations hérétiques ; cette pureté , c’est le don d’intelligence qui la produit. Semblablement, il y a aussi une double vision de Dieu. L’une est parfaite, dans laquelle est vue l’essence de Dieu. Mais l’autre, imparfaite, est celle par laquelle, bien que nous ne voyions pas de Dieu ce qu’il est, nous voyons cependant ce qu’il n’est pas ; et dans cette vie notre connaissance de Dieu est d’autant plus parfaite que notre intelligence saisit davantage qu’il dépasse tout ce que peut embrasser l’intelligence. Cette double vision se rattache au don d’intelligence; la première, au don consommé d’intelligence, tel qu’il sera dans la patrie ; mais la seconde, au don commencé, tel qu’on l’a dans notre état de voyageurs.
 


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Thomas d’Aquin (XIIIe siècle), explication de l’évangile de Jean, prologue
Puisque toutes les choses qui existent participent de l’existence et sont des êtres par participation, il est nécessaire qu’il y ait, au faîte de tous les êtres réels, une réalité qui soit l’exister même par son essence, c’est-à-dire dont l’essence soit l’existence ; cette réalité est Dieu, qui est la cause absolument suffisante, absolument requise et absolument parfaite de toute l’existence, et dont toutes les choses qui sont tiennent l’existence par participation
 


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Thomas d’Aquin (XIIIe siècle)
Som. théol., I, q. 104, a. i.

Ainsi, Dieu seul est un être par essence parce que son essence est d’exister; toute créature est, au contraire, un être par participation, parce qu’il n’est pas de son essence d’exister.
 


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Jami, 15e siècle
Roloff Beny, La Perse, Pont de Turquoise, Hatier, Fribourg, 1976, p.100

Dans ce lieu de travail et de soucis
Ni jour ni nuit, tes yeux et tes oreilles ne sont attentifs:
Avec tes yeux, tu ne regardes pas,
Avec tes oreilles, tu n’écoutes pas.
Combien de temps resteras-tu sans prêter l’oreille,
sans observer autour de toi?
Combien de temps seras-tu aveugle et sourd?
Emprunte un moment le sentier des éveillés.
Détourne-toi de la compagnie des égarés,
Ecarte de tes yeux le voile qui te dérobe le monde,
Regarde devant toi, derrière toi, en haut, en bas,
Contemple ce qu’est cette roue du ciel,
Ce qui l’encercle, ce qui t’entoure,
Qui a dressé au-dessus de ta tête ce dais bigarré,
Qui l’a peint d’images multicolores,
Qui a fait du soleil la lumière du jour,
Qui a fait de la lune le flambeau de la nuit
 


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Bonaventure
Sentences: l’unité de dieu et la trinité, (391), 2, art.1, les noms divins, réponse

Ma réponse:
Il faut dire que, de même que comprendre se dit de deux manières, de même pouvoir être désigné et pouvoir être nommé. En effet, comprendre se dit, d’une part, d’une compréhension parfaite, d’autre part, d’une connaissance imparfaite. De même, pouvoir être désigné se dit de deux manières: d’une part, par une expression parfaite, d’autre part, par un discours imparfait. Il en est de même aussi de pouvoir être nommé.
Si on parle de ce qui peut être désigné ou nommé dans la perfection de l’expression, il faut dire que, de même que Dieu est compréhensible par soi seul, de même il ne peut être désigné et nommé que par soi seul, et non pas d’un autre nom que ce qu’il est, ni d’une autre parole que luimême. Et, de même qu’il nous est incompréhensible, il nous est impossible de le désigner ou de le nommer. C’est ainsi que parlent Denys et le Philosophe.
Mais, si on parle de ce qui peut être désigné et nommé dans un discours quelconque, alors, de la façon dont Dieu nous est connaissable, il peut aussi être désigné et nommé. Et, celui qui le connaît le mieux, en parle mieux et le nomme plus exactement. C’est pourquoi le fidèle le nomme plus exactement que l’infidèle, et un écrit qui soutient la foi, comme la Sainte Écriture, le nomme plus exactement que la raison ou la philosophie. C’est de cette façon que procèdent les raisons et les textes, attitrés de la deuxième partie.
 


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  Documents associés : 
Lieu : 
Notre-Dame de Paris
Histoire : 
La forme de l’espace sacré dit son sens
Présupposés théologiques : 
“La Foi cherche à comprendre”
Experience humaine : 
L’accès de l’intelligence à la foi
Symboles : 
La voûte céleste