Le chemin des Cathédrales / Révélation /Jugement

 
 
 Tympan du jugement
Les représentations médiévales du jugement dernier magnifient la miséricorde de Dieu envers tous les hommes qu’il appelle à le contempler pour l’éternité
 
Histoire :
 
Images de l’au-delà
Le souci de l’au-delà s’est posé à l’homme dès l’origine. Les décors funéraires des anciennes civilisations en témoignent, mais plus particulièrement celle de l’Egypte qui semble avoir fait de cette question un élément essentiel de sa religion.
Il vient naturellement à l’esprit que la personne intelligente et volontaire ne peut pas disparaître avec l’épuisement de son corps, mais comment concevoir une vie au-delà de la mort qui ne dépendrait pas de la vie terrestre? La question de la finitude de l’existence visible conduisait les hommes à en déduire l’existence d’un créateur, si la qualité spirituelle de l’homme oblige à soupçonner un au-delà, il implique que le créateur soit juge des actes passés. Comme ils sont irréversibles, on conçoit l’inquiétude des Egyptiens qui s’efforçaient de venir en aide à leur défunts par toute sorte de procédés magiques dont les tombes et les sarcophages livrent peu à peu les secrets. Comme les Babyloniens, ils ont espéré de la toute puissance créatrice une bienveillance miséricordieuse qui viendrait en aide à celui qui rejoint l’éternité. C’est le thème exprimé par la pesée de l’âme. Cette image apparaît dans les fresques des tombeaux égyptiens représentant la déesse de la justice assise dans un des plateaux de la balance pour la faire pencher du côté des bonnes actions. Sans cette intervention l’homme serait jugé trop léger pour être sauvé de la destruction. Cependant ce monde mystérieux qui accueille les défunts ne présente qu’une pâle image de l’au-delà. Les fils d’Abraham s’en sont longtemps méfiés si bien que la Bible n’affirme une survie heureuse en compagnie de Dieu que très tardivement. Au contraire les témoins de la résurrection du Christ considèrent immédiatement que la mort est la naissance au ciel et ils lisent dans cette étape l’achèvement de l’acte de foi qui conduit à la vision béatifique. De là les premières images glorieuses du jugement. En méditant sur la proximité du Christ, l’Eglise médiévale aura besoin de se représenter la parabole du jugement telle que l’a rapportée l’Evangile de saint Matthieu. Ce sont les grand tympans dits du “jugement dernier” qui décorent les façades des cathédrales. Les sculpteurs gothiques n’hésitent pas à reprendre l’image égyptienne de la pesée de l’âme en remplaçant l’idole par l’ange saint Michel qui résiste à la poussée des diables. Ainsi reconnaissent-ils la situation de l’homme tellement éloigné de la sainteté divine qu’il est pourtant appelé à contempler.
 
Pesée des âmes, Livre des Morts égyptiens


Sarcophage de saint Agilbert
crypte
Abbaye de Jouarre

[ Jouarre, France ]

Liens associés :

Déméter: l’espérance universelle de l’au-delà
Initiation dionysiaque: le voeu de l’immortalité

haut de la page

 
  Documents associés : 
Lieu : 
Notre-Dame de Paris
Description de l’image : 
Tympan du jugement
Présupposés théologiques : 
Qui connaît Dieu?
Experience humaine : 
Le sens de la vie
Symboles : 
La balance
Citations : 
Thomas d’Aquin (XIIIe siècle), opuscule sur l’Imitation de Dieu
Thomas d’Aquin (XIIIe siècle), opuscule sur l’imitation de Dieu
Thomas d’Aquin (XIIIe siècle), est-il toujours nécessaire au salut de croire explicitement au Christ?
Thomas d’Aquin (XIIIe siècle), est-il toujours nécessaire au salut de croire explicitement au Christ?
Thomas d’Aquin (XIIIe siècle), la béatitude
Thomas d’Aquin (XIIIe siècle), une société d’amis est-elle requise pour la béatitude?
Thomas d’Aquin (XIIIe siècle), parmi ceux qui voient l’essence de Dieu, certains la voient-ils plus parfaitement que d’autres?
Thomas d’Aquin (XIIIe siècle), De l’Ame
Thomas d’Aquin (XIIIe siècle), De veritate
Thomas d’Aquin (XIIIe siècle), toute action des infidèles est-elle un péché?
Thomas d’Aquin (XIIIe siècle), l’infidélité est-elle un péché?
Thomas d’Aquin (XIIIe siècle), le blasphème contre l’Esprit Saint
Rachid Benzine et Christian Delorme
Le Coran
Abou-Horeira
Ibn Abbas
Hadith