|  C’est le Christ qui est le Sacrement de l’union à Dieu Les détails de toutes ces compositions ne sont pas des enjolivements prêtés aux récits évangéliques pour retenir l’attention. Ils constituent une catéchèse des sacrements dont l’administration fut réorganisée à l’époque de leur conception. Pour les théologiens, les sept sacrements qui accompagnent la vie humaine, du baptême jusqu’à la dernière onction, ne formaient que les célébrations différentes d’un même mystère. S’ils sont des signes sacrés, susceptibles de restaurer ou de développer la communauté de vie entre Dieu et les hommes, c’est parce que en prenant notre chair, le Fils de Dieu a rendu le Créateur visible, son amour palpable et l’offrande de sa vie aux hommes source et raison même de la vie humaine. Le mérite des sculptures qui entourent les chœurs, spécialement celui de Notre-Dame de Paris, c’est de résumer la réalité des sacrements en une affirmation puissante: c’est le Christ qui est le signe efficace qui transforme non seulement la vie des individus, mais la création toute entière. Les premières scènes affirment: “le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire” et cette gloire c’est celle du “ Fils unique ” qui assume consciemment le projet de Dieu et ceci dès son enfance. La réponse du Fils au Père entraîne l’écoute des bergers, le serment des mages, le service de la nature et le désir des auditeurs de participer à sa mission et de n’être plus spectateurs, mais amis de leur Sauveur. Cet engagement des croyants s’est répercuté au Moyen Age dans l’organisation de toute la société: service des jeunes, soin des malades, partage des biens qui ne sont pas aumône du riche au pauvre, mais communion entre les membres du Christ.
“Tous sont un corps en Jésus Christ
Dont je vous montre par l’écrit
Que li uns est membre de l’autre” (La pauvreté Rutebeuf, XIIe siècle) |