Terres d'Evangile / Enseignement /Le Notre Père

 
 
 Le père du Christ est notre père
S’il n’était pas le Père du Christ, nous ne pourrions pas appeler en vérité Dieu “notre Père” sans commettre un blasphème. Mais si une telle familiarité est légitime, alors le sens de la vie change complètement et se résume à l’admiration pour Dieu: “Que ton nom soit sanctifié.”
 
Clés de Lecture :
 
Le père du Christ est notre père
Quand les apôtres demandent à Jésus: “Apprends-nous à prier”, il leur répond: “Vous donc, priez ainsi” et il leur enseigne le Notre Père qui est composé d’une invocation, de trois demandes concernant la gloire de Dieu et de quatre prières en faveur de l’homme. La plus surprenante reste l’invocation du début: “Notre Père”. Il est tellement extraordinaire que les hommes puissent appeler Dieu leur Père, que la liturgie de la Messe fait précéder cette prière d’une précaution: “Comme nous l’avons appris du Sauveur et selon son commandement, nous osons dire.” Il s’agit, comme dans la plupart des religions, de s’adresser au Créateur, mais au lieu de l’appeler Dieu, Jésus propose de l’appeler Père, ce qui implique une communauté de vie avec lui. Sans l’initiative du Christ, une telle audace serait proprement blasphématoire. Jésus ne peut autoriser cette familiarité avec Dieu que parce qu’il est lui le Fils unique, d’une autre manière que les hommes. Apparaissant à sainte Madeleine après sa résurrection, Jésus précise: “Va dire à mes frères que je monte vers mon Père qui est aussi votre Père.” (Jean 20, 17) Et c’est pourquoi la prière qu’Il enseigne fait précéder le mot de Père de “notre”, car lui seul peut dire “mon Père”. En reconnaissant que Dieu est le père de tous les hommes, chacun devrait considérer tout homme comme son frère, aussi cette prière unique se terminera-t-elle par un appel au pardon réciproque.
Les trois invocations suivantes demandent à Dieu de sanctifier son nom, de faire arriver son règne et que sa volonté soit faite. Il est bien évident que la sainteté de Dieu ne dépend pas de l’homme, par contre la prière telle que Jésus l’a enseignée met celui qui prie dans sa situation de fils et donc le fait adhérer de toute son âme à la sainteté de Dieu et à sa volonté. Cette attitude place l’enfant de Dieu dans le royaume de Dieu et elle est le sommet de l’expérience humaine, parce que tout est dit et pour toute l’éternité. Le bonheur du ciel ne consiste en rien d’autre que cette adoration du mystère de Dieu.
Jésus seul peut formuler les trois premiers vœux, qui supposeraient d’être sans péché, ainsi nous ne pouvons pas accéder à cette invocation sans le secours de Dieu. Aussi, la compassion du Christ pour la faiblesse humaine complète les invocations par quatre intercessions, en vue de rendre possible la sincérité des premières invocations. Le secours quotidien de Dieu est appelé pain et ce mot désigne à la fois la Parole de Dieu et le pain eucharistique. Pour pouvoir recevoir celui qui s’est déclaré “le Pain de vie”, il faut qu’il nous en rende capables en pardonnant nos fautes. Encore faut-il que nous soyons en situation d’accepter ce pardon, autrement dit, que nous pardonnions nous-mêmes aux autres. Le Notre Père se conclut donc par une invocation plus large: “Ne nous soumet pas à la tentation, mais délivre-nous du mal.”
 
La main de Dieu, saint Clément de Tahull
(© A. et U. Held)
fresque
Musée d’Art Catalan

[ Barcelone, Espagne ]
 

Liens associés :

Que ta volonté soit faite, pourtour du choeur, N.-D. de Paris

haut de la page

 
  Documents associés : 
Lieu : 
Eglise du Pater, Eleona
Texte de l'Evangile : 
Matthieu 6, 9-13
Luc 11, 1-4
Symboles : 
Les Cieux
Expérience humaine : 
Dieu est père autrement que nous
Accomplissement des Ecritures : 
Du Dieu père d’Israël au père de Jésus Christ, de l’unicité à la trinité
Citations : 
Augustin (354-430)
Ambroise de Milan, IVe siècle