Terres d'Evangile / Miracles /La guérison du paralytique

 
 
 La piscine des brebis
Les miracles de l’Evangile font voir sensiblement une vérité qui serait autrement cachée: l’action miséricordieuse commune à Dieu le Père et à son Fils. Dieu restaure la santé physique et morale, parce qu’il donne un sens à l’épreuve et la libère du désespoir, en révélant à chacun sa dignité d’enfant de Dieu.
 
Clés de Lecture :
 
La piscine des brebis
Saint Jean rapporte la visite de Jésus dans ces lieux et sa conversation avec un paralytique infirme depuis trente-huit ans. C’est le Christ qui prend l’initiative de lui demander: “Veux-tu être guéri?” Il y a là un respect admirable de la situation de ce malade. Si après tant d’années, il doit rentrer dans les catégories normales de la société, cesser d’être assisté, c’est un bouleversement radicale de ses conditions de vie. Sa réponse à Jésus est lourde de l’expérience de tous les infirmes. Il commence par s’excuser de ne pouvoir profiter de l’ébullition de l’eau, sans doute causée par une source sulfureuse, mais il laisse percer un regret: “Avant que j’y aille, un autre est déjà descendu.” Cela suffit au Christ pour répondre à ce qui reste de désir de vie dans cet homme et lui dire: “Lève-toi, prends ton grabat et marche.” Ce lève-toi se dit en grec avec le même verbe que nous traduisons par ressusciter. Et c’est bien à un retour total à la plénitude de la vie qu’assistent les témoins. Emerveillés de la réaction de l’infirme, qui prend son brancard et qui marche.
Au cours des siècles, les critiques se sont interrogés sur le sens de ces miracles, étonnés qu’ils contredisent le cours de la nature. Ils ont souvent posé le dilemme: ou bien les gestes du Christ montrent une puissance contraire à la logique du Créateur, ou bien ils sont des impostures; il reste alors aux critiques deux positions: soit ils mettent en doute les textes des Evangiles, soit ils font de l’autorité du Christ une action magique assez effrayante. Reste que la question de départ est peut-être mal posée, car elle suppose connues toutes les corrélations des force naturelles. Si on admet humblement que la science de l’homme ne peut pas tout expliquer, c’est le sens du miracle qui devient important et non pas son processus naturel.
En choisissant le jour du Sabbat pour guérir le paralytique, Jésus sait bien qu’il devra rendre compte de sa propre autorité. Or, justement saint Jean précise: “C’était un jour de Sabbat”, ce qui entraîne immédiatement la réaction des Pharisiens qui reprochent au miraculé de porter son grabat un jour de Sabbat. Et comme ils harcèlent Jésus, celui-ci leur réplique: “Mon Père travaille toujours et moi aussi je travaille.” Saint Jean conclut: “C’était pour les Juifs une raison de plus de vouloir le tuer, puisque, non content de violer le Sabbat, il appelait encore Dieu son propre Père, se faisant ainsi l’égal de Dieu.” (Jean 5, 18) Ce complément apporté par l’évangéliste donne le sens du miracle qui appuie la révélation que Jésus veut faire. Il faut remarquer que celle-ci: “Mon Père travaille toujours et moi aussi je travaille” est associée au risque personnel que le Christ assume pour pouvoir guérir ce malade.
Rencontrant dans le Temple le paralytique guéri, le Messie met en garde celui pour lequel il vient de se compromettre: “Te voilà guéri, ne pèche plus désormais, il t’arriverait pire encore.” Qu’est-ce qui peut être pire que l’infirmité? certainement l’idolâtrie parce qu’elle rompt l’alliance avec Dieu. Or cet infirme juif n’avait rien à faire au Temple d’Esculape, dieu guérisseur grec. Jésus ne le menace pas, il constate une échelle de valeurs qui fait passer la fidélité au Dieu Unique avant les biens humains
 
Guérison du paralytique
M. Diener
mosaïque
Baptistère de l’Abbaye de Saint Maurice

[ St-Maurice, Suisse ]
 


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  Documents associés : 
Lieu : 
La piscine probatique
Texte de l'Evangile : 
Jean 5, 2-18
Expérience humaine : 
La liberté
Accomplissement des Ecritures : 
La tendresse de Dieu
Citations : 
Jean Chrysostome, IVe siècle, Commentaire sur l’évangile de Jean, Homélie 35
Jean Chrysostome, IVe siècle, Homélie 36