|  Les étapes de la conversion de Caravage La difficulté de croire vaut pour tous les siècles et implique un retournement spirituel dont Caravage a exprimé la rigueur.
Lorsque Michelangelo Merisi, dit le Caravage du nom de son village, reçut cette commande, il avait déjà une solide réputation à Rome. Après avoir commencé, dès douze ans, en 1583, son apprentissage chez un disciple du Titien en Lombardie, il arriva à Rome à vingt ans. Faute d’argent pour payer des modèles, il peint ses jeunes compagnons et trouve déjà son propre style artistique. C’est de cette époque que date le tableau de la corbeille de fruits.
Déjà il scrutait l’existence en prêtant à Narcisse sa propre inquiétude devant les illusions trompeuses des relations humaines complexes qu’il découvrait dans la capitale de la Chrétienté. Pourtant le jeune artiste trouvait un protecteur fidèle en la personne du Cardinal Matthieu Del Monte, apparenté aux Médicis. Celui-ci lui offrait “vivres, couvert et appointements” dans le palais familial, l’actuel palais Madama.
C’est grâce aux relations qu’il s’y fit que Caravage reçut en 1594 la commande du repos de la Sainte Famille. La Réforme catholique méditait sur la vie quotidienne de la Sainte Famille pour rappeler aux fidèles qu’elle est leur modèle.
Les contradictions de la vie agitée de l’artiste se résolvent enfin dans l’extase de saint Paul opposée à la peur du conducteur et à l’impatience de la monture. Prenant le parti du Christ, l’apôtre gît à terre comme Lui. Les mains tendues de l’apôtre expriment la prière de Paul et, sans doute, l’espérance du peintre. |