Histoires de Rome / Antiquité /La vie publique des Romains

 
 
 La vie publique des Romains
La splendeur des thermes, ouverts à toute la population donnait de l’éclat au fait d’être romain. Tout habitant de la Ville y trouvait hygiène, sport, culture de l’esprit et de l’art, grâce aux bains et aux salles qui entouraient ceux-ci : salles de musique, de conférence, bibliothèques, jardins, portiques pour la promenade et, bien entendu, des restaurants. Plus encore qu’un lieu d’éducation, ils avaient un rôle politique pour magnifier la ville et son symbole, comme le métro de Moscou a voulu honorer les travailleurs en leur ouvrant le luxe du Cremlin.
 

Citations :Les travailleurs
Les esclaves
Jeux de ballon
Joueuse d’osselets
Chez le grammairien
Apprentissage chez le rhéteur
La poésie
Le Repas
Le couple romain
Les époux chrétiens
Augustin


 
Les travailleurs
Sous l’Empire, on trouve dans la littérature la trace de plus de cent cinquante corps de métiers à Rome, sans compter les industries en usage dans les grandes familles qui avaient longtemps vécu d’une économie autarcique, les citadins vivant des produits des propriétés campagnardes.
 


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Les esclaves
On comprend comment la fraternité chrétienne, qui plaçait sur un même pied l’esclave et son maître lorsqu’ils étaient chrétiens, mit des siècles à supprimer cette tare de la société antique pour ne pas compromettre d’un coup les équilibres économiques sur lesquels celle-ci était établie.

“L’esclave d’un riche est le plus malheureux des hommes:
de jour comme de nuit, celui-ci trouve toujours quelque prétexte
quelque chose à faire ou à dire pour t’empêcher de te reposer...
Peu importe de savoir si cet ordre est juste ou inique...
quel fardeau il faut porter, quelle peine il faut supporter.” (Plaute, Amphitrion, 167-169.173.175)

“‘Crucifie cet esclave!’
‘Qu’a-t-il fait pour mériter ce supplice?
Qui sont les témoins? Qui l’a dénoncé?
On peut toujours attendre avant de tuer un homme.’
‘Insensé! Un esclave serait-il un homme?
Même s’il n’a rien fait de mal,
je le veux et je le commande
et ma volonté est une raison suffisante!’” (Juvenal, Satyre 6,219-223)
Il n’est pas surprenant qu’il y ait eu plusieurs révoltes, la plus célèbre fut celle que mena le gladiateur thrace Spartacus dans les années 73-71 avant Jésus-Christ, elle se termina par des milliers de crucifixions (cf. Plutarque, Crass. 8-9; Pomp. 21; Appiano, De bell. civ. 1,559).
Sous Néron, en 57 après Jésus-Christ, un Senatus Consultum décréta que si un citoyen faisait mettre à mort un de ses esclaves, tous ses esclaves et même les affranchis seraient exécutés (cf. Tacite, Ann. 13,32,1). Et quand, en 61, le préfet de Rome fut assassiné par un de ses esclaves, le jurisconsulte G. Cassius proclama, à la curie, face aux hésitations de quelques-uns quant à l’application de la loi: ‘Nos aïeux ont toujours douté de la vraie nature des esclaves, même quand ils naissaient dans nos propriétés ou dans nos propres maisons et recevaient immédiatement la bienveillance de leurs maîtres.’”

 


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Jeux de ballon
Les ballons étaient faits d’une outre ou d’une vessie gonflée mais les petites balles s’arrondissaient avec des plumes ou du sable. Ces éléments servaient aussi bien aux séances sportives des adultes après le bain aux thermes qu’aux enfants qui les imitaient à la maison.
 


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Joueuse d’osselets
Martial, XIV, 14

Les osselets étaient faits des petits os du tarse de mammifères domestiques ou de copies de métal, d’ivoire etc... Leurs extrémités arrondies les faisaient retomber sur l’une de leurs quatre faces rectangulaires marquées d’une valeur différentes. Ces jeux de hasard a été décrit par Martial qui se vantait d’en avoir offert un en ivoire.
 


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Chez le grammairien
Les punitions corporelles étaient durement appliquées par le maître, de lui-même ou sur dénonciation des camarades de l’enfant coupable.
“Ferulaequae tristes, sceptra paedagogorum,
Cessent et Idus dormiant in Octobres.”
“Que les fâcheuses férules, sceptres des pédagogues, dorment jusqu’en Octobre.”
Les grands auteurs latins, Horace, Martial, Augustin ont beau s’en plaindre amèrement: elles demeureront en usage en Occident jusqu’à ce que saint Ignace de Loyola les interdise dans les collèges Jésuites.
 


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Apprentissage chez le rhéteur
Augustin, Du libre arbitre, I, 11,32, IVe siècle

“Et ne t’étonne pas si les hommes ont fait peu de cas des nombres et ont eu en grande estime la sagesse, précisément parce qu’il leur est plus facile de compter que d’être sages: ne vois-tu pas qu’ils ont aussi plus d’estime pour l’or que pour la lumière d’une lampe, en comparaison de laquelle l’or a une valeur ridicule? Mais on estime davantage une chose bien inférieure, parce que même un mendiant allume sa lampe, quand, au contraire, bien peu ont de l’or. Pour la sagesse d’ailleurs, loin de nous de la trouver inférieure en comparaison du nombre, puisqu’elle lui est identique; mais elle requiert un oeil capable de la regarder.”
 


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La poésie
L’enseignement secondaire consistait à l’apprentissage des langues grecque et latine à partir surtout des poètes et des notions d’histoire, de géographie, etc... indispensables à la compréhension des écrivains. L’auteur le plus étudié était Homère. Les anciens poètes latins furent remplacés sous l’empire par la littérature contemporaine, au risque de perdre irrémédiablement des oeuvres archaïques.
 


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Le Repas
Sous l’Empire, la mode grecque des repas pris allongés s’était étendue à toute la bonne société romaine. Les tables en fer à cheval permettaient de manger à trois six ou neuf convives, s’il s’en présentaient davantage on dressait de nouvelles tables dans la salle à manger appelée pour cela “triclinium”. Tables, vaisselle et vêtements spéciaux pour cette réception montraient le rang social de l’hôte, d’où leur recherche.
La pensée de la mort inévitable renforçait la frénésie de jouir de l’existence: La mode d’origine égyptienne que rapporte Hérodote est impressionnante: pendant le festin on faisait circuler une statuette de bois représentant un mort dans son cercueil. Sur celui-ci, on pouvait lire: “Regard-le bien et bois sec, parce que tu lui ressembleras quand tu seras mort.”
 


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Le couple romain
Même lorsque la décadence des moeurs pouvait faire dire à Sénèque que les femmes ne comptaient plus les années par les noms des consuls mais par ceux de leurs maris successifs, on trouve sur les tombes l’épithète de “una vira”, “épouse d’un seul” comme l’un des plus hauts titres d’honneur d’une femme. La civilisation Romaine s’est construite sur le caractère sacré de la famille.
 


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Les époux chrétiens
L’innovation du mariage chrétien entre les castes:
Le mariage selon la loi romaine aurait fait perdre leur dignité aux femmes dont le rang social était supérieur a celui du compagnon qu’elles s’étaient choisi. “Calliste accorda a celles qui n’avaient pas déjà été mariées de considérer celui-ci a tout point de vue comme leur propre mari, qu’il fut esclave ou homme libre.” (Ps.Hippolyte, Réfutation de toutes les hérésies, 9,12,14)

L’intégration du mariage chrétien dans la société civile:
Bien que le mariage religieux se distingue du mariage civile en ce qu’il est autorisé entre jeunes de castes différentes, il ne veut pas constituer un cadre social séparé de l’usage civil, y compris le décor.
“A la fin du IVe siècle, les chrétiens pouvaient parfaitement se servir de bien des images des cycles mythologiques païens, sans la moindre contamination syncrétiste. Ainsi, la fameuse boîte de mariée en argent dite de Projecta, actuellement au British Museum (découverte à Rome, sur l’Esquilin, en 1793), présente-t-elle, à côté d’une inscription chrétienne qui en nomme la propriétaire, son portrait et celui de son jeune époux, mais également deux séries de scènes (reliefs au repoussé) qui se voient aussi à Piazza Armerina, la procession qui se rend aux bains et un cycle mythologique consacré à Vénus. Il est clair que la déesse païenne y figure non pas en divinité, mais comme un ornement que l’usage avait rattaché à la décoration des objets du mariage.” (André Grabar, Le Premier Art Chrétien (200-395), Gallimard)

 


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Augustin
Augustin, De la Trinité, 13, 5, 8, Ve siècle

Dès la République, le soin du corps s’accompagnait d’un goût immodéré des romaines pour la parure et les bijoux au point de justifier une loi, d’ailleurs inefficace, pour réfreiner le luxe excessif des femmes. Sous l’Empire, ce fut bien pire. De sorte que la modestie des chrétiennes put les désigner aux soupçons des païens.

“Ou bien nous tirerons-nous d’embarras en disant que, chacun ayant placé le bonheur dans ce qui le charmait davantage, Epicure dans la volupté, Zénon dans la vertu, et d’autres dans d’autres choses, nous le ferons consister uniquement à vivre selon son attrait, en sorte qu’il sera toujours vrai d’affirmer que chacun désire d’être heureux, puisque chacun veut vivre de la manière qui lui plaît davantage? Si cette proposition eût été énoncée au théâtre, chacun l’aurait retrouvée au fond de sa volonté. Mais Cicéron s’étant fait cette objection, y répond de manière à faire rougir ceux qui pensent de la sorte. ‘Des hommes, dit-il, qui ne sont point philosophes, il est vrai, mais qui sont toujours prêts à discuter, disent que tous ceux qui vivent à leur gré sont heureux’, précisément ce que nous disions: vivre selon son attrait. Puis il ajoute: “c’est évidemment une erreur. Car vouloir ce qui ne convient pas, est une chose très misérable; et c’est un moindre malheur de ne pas obtenir ce qu’on désire que de désirer ce qu’on ne doit pas posséder’. Parole excellente et parfaitement vraie. Quel est, en effet, l’homme assez aveugle d’esprit, tellement étranger à tout sentiment d’honneur, tellement enveloppé des ténèbres de l’opprobre, qu’il appelle heureux, parce qu’il vit à son gré, celui qui vit dans le crime et la honte, assouvit ses volontés les plus coupables et les plus dégradantes, sans que personne s’y oppose, ou en tire punition, ou ose seulement hasarder un reproche, peut-être même aux applaudissements de la foule, puisque, selon la divine Ecriture:’Le pécheur est glorifié dans les désirs de son âme, et celui qui commet l’iniquité, reçoit des bénédictions?’ Certainement, si ce pécheur n’avait pu accomplir ses criminelles volontés, tout malheureux qu’il serait, il le serait moins qu’il ne l’est. Sans doute une mauvaise volonté suffit à elle seule pour rendre malheureux; mais le pouvoir de l’assouvir rend plus malheureux encore. Ainsi donc, puisqu’il est vrai que tous les hommes désirent d’être heureux, qu’ils y tendent de toute l’ardeur de leurs voeux, et que tous leurs autres désirs se ramènent à celui-là; puisque personne ne peut aimer ce dont il ignore absolument la nature et la qualité, et qu’il ne peut ignorer la nature de l’objet qu’il sait être le but de sa volonté: il s’ensuit que tout le monde connaît la vie heureuse. Or, tous ceux qui sont heureux ont ce qu’ils désirent, bien que tous ceux qui ont ce qu’ils désirent ne soient pas pour cela heureux; mais ceux-là sont nécessairement malheureux qui n’ont pas ce qu’ils désirent, ou qui possèdent ce qu’il ne convient pas de désirer. Il n’y a donc d’heureux que celui qui tout à la fois possède tout ce qu’il désire et ne désire rien qu’il soit mauvais de posséder.”

 


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  Documents associés : 
Lieu : 
Les thermes de Caracalla
Description de l'image : 
Les thermes de Caracalla
Histoire : 
Les Thermes, un lieu familier pour la vie sociale
La vie quotidienne des Romains
Sens actuel : 
Les Thermes, un lieu pour le corps et pour l’esprit
Signes de la foi : 
Les Thermes, lieu de rencontre entre les Chrétiens et les autres