Histoires de Rome / Antiquité /Les divinités romaines

 
 
 Les divinités romaines
Les premiers cultes agraires des paysans romains étaient demande et action de grâce pour les biens de la terre. Peu à peu de paysans les Romains devinrent guerrier pour défendre leurs terres et eurent recours à de nouvelles divinités militaires. Rapidement le goût des armes et des profits qu’elles leur apportaient conduisirent les Romains à confondre leurs propres divinités rurales avec celles de pays conquis, au détriment de la profondeur religieuse du culte. C’est dans l’inquiétude spirituelle engendrée par le syncrétisme que les apôtres proposèrent la foi chrétienne.
 

Description de l'image :Edesse de Vesta et temple de Saturne (premières divinités romaines)
Temple de Janus et temple des Dioscures (divinités militaires)
Tabularium (évolution des divinités romaine vers le syncrétisme)
Les augures (perte de la crédibilité des cultes païens)


 
Edesse de Vesta et temple de Saturne (premières divinités romaines)
Les ruines du sanctuaire de Vesta. Protectrice de la cité et de chaque foyer de celle-ci, rappellent la plus ancienne et la plus pure des divinités romaines. Les vierges qui lui étaient consacrées entretenaient en son honneur un feu qui ne devait jamais s’éteindre sous peine de perdre la protection divine de la ville. L’importance de leur charge leur valait le pouvoir de vie et de mort, comme l’empereur.
Les petites Patriciennes choisies par le Sénat étaient “ravies” à leurs pères dès l’âge de six ans, elles étaient élevées ici par les Vestales, et restaient en service de dix-huit à quarante ans, en étant tenues à une rigoureuse virginité sous peine de mort. Ensuite, elles étaient libres de rester dans la maison des Vestales, en conservant tous leurs privilèges ou de partir en abandonnant ceux-ci. Aidées de nombreux esclaves, ces vierges consacrées préparaient les ingrédients nécessaires au culte des autres dieux, ainsi de la farine, la “mola” broyée grâce à ces meules pour que les sacrificateurs en “immolent” les bêtes avant de les égorger.
Le sacrifice des animaux, souvent sacrifiés ensemble, un porc, une brebis et un taureau, semblait capable d’acheter les faveurs des dieux.
L’antique dévotion qu’exprimaient les offrandes des produits de la terre étaient faites de confiance dans le besoin ou de gratitude après un secours.
Sous la République, les Romains entreposaient le trésor de l’état dans le temple de Saturne, dieu latin de la vie agricole et de l’abondance. A l’origine, le solstice d’hiver était l’occasion de le fêter par une semaine de réjouissance: “les saturnales”.
En effet, le calendrier des fêtes rurales scandait l’année et la sacralisait. En Février, la fête de Faunus, protecteur des troupeaux contre les loups, était si importante qu’elle se maintint, sous le nom de “lupercales”, jusqu’au Ve siècle de notre ère. Au printemps, les Jeux des Floralies célébraient la gracieuse Flore, très ancienne déesse italique des grains, des fleurs et des fruits. La statuaire de celle-ci a inspiré nombre d’artistes de la Renaissance et de l’époque moderne.
 
Edesse de Vesta au Forum


[ Rome, Italie ]
Procession des Vestales
Ara Pacis
Forum

[ Rome, Italie ]
Jardin des Vestales

Forum

[ Rome, Italie ]
Maison des Vestales

Forum

[ Rome, Italie ]
Meule du Jardin des Vestales

Forum

[ Rome, Italie ]
Porteuse d’Offrandes

Musée du Capitole

[ Rome, Italie ]
Temple de Saturne

Forum

[ Rome, Italie ]
Faune

Musée du Capitole

[ Rome, Italie ]
Flore
(© A. et U. Held)


[ Rome, Italie ]
 


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Temple de Janus et temple des Dioscures (divinités militaires)
Peu à peu, les paysans Romains devinrent soldats pour défendre leurs terres et les agrandir, ils édifièrent des temples à des divinités protectrices. Janus, le dieu des Portes, avait deux visages pour contrôler en même temps l’intérieur et l’extérieur de la ville et ceux des maisons. On lui prêtait une si grande bienveillance que son temple restait ouvert en temps de guerre pour lui permettre de secourir plus vite l’armée. L’année civile commençait par le mois qui lui était dédié.
Près du sanctuaire de Vesta, une fontaine dédiée à la nymphe Juturne gardait le souvenir des prières que le roi Tarquin l’Ancien y adressait à cette divinité rurale. Au Ve siècle avant J.-C., le peuple éleva à côté un temple en l’honneur des dioscures Castor et Pollux. Les colonnes qui restent de cet édifice et se détachent sur le ciel portent encore témoignage de la reconnaissance des citoyens. Ces divinités jumelles étaient, croyait-on, venues en personne rassurer les mères et les épouses en pleurs à la fontaine de Juturne, le soir même de la victoire du lac Régille où la cavalerie avait vaincu les soldats étrusques.
 
Janus bifrons, Avers d’une monnaie de la République romaine
(© A. et U. Held)


[ Rome, Italie ]
Temple des dioscures

Forum

[ Rome, Italie ]
Dioscures

Place du Capitole

[ Rome, Italie ]
 


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Tabularium (évolution des divinités romaine vers le syncrétisme)
La conviction antique que la victoire militaire était accordée par les dieux des adversaires fit que ceux-ci se confondirent progressivement avec les divinités latines, changeant de nom ou d’attributs pour l’occasion. Au fond du Forum, sous le tabularium, le dépôt des archives de l’Etat, les trois Temples de la triade Capitoline: Jupiter, Junon et Minerve veillaient ainsi sur les activités publiques de l’Urbs au risque d’être assimilés aux dieux grecs des cités alliées.
L’ancien Jovis, dieu latin de la foudre, avait fini par devenir Jupiter, honoré sous de multiples vocables pour obtenir ses bienfaits malgré la crainte de ses colères. La foudre, dans sa main, dit assez la peur de ses fidèles. Quant à sa parèdre: la compatissante et lumineuse Junon, qui deviendra irascible et infidèle quand elle empruntera les aventures de la déesse grecque Héra. Leur fille, Minerve, la bienveillante déesse de l’intelligence en viendra à se confondre avec Athéna dont elle emprunta le casque pour montrer sa force organisatrice. Ces confusions altéreront progressivement la crédibilité des personnifications séculaires de la nature divinisées, puis politisés et enfin mélangées avec les dieux étrangers.
 
Tabularium

Forum

[ Rome, Italie ]
Les trois Temples du Tabularium
(© Colorama Studio)

Forum

[ Rome, Italie ]


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Les augures (perte de la crédibilité des cultes païens)
Avec le temps, la première dévotion fera place à une superstition mercantile. Les sacrifices publics auront beau se multiplier avec une emphase grandissante, le cœur des simples se lassera d’un culte devenu superficiel.
On comprend le dicton acide qui courait au temps des apôtres: “Deux augures ne pouvaient pas se regarder sans rire”. Les croyances paysannes ne répondaient plus à l’attente des citoyens romains, comment espérer obtenir alors la paix des consciences peu à peu éveillées à la responsabilité individuelle?
 
Mosaïque des Augures

Musée National Romain

[ Rome, Italie ]
 


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  Documents associés : 
Lieu : 
Les temples du Forum
Histoire : 
Du culte des dieux à celui des empereurs
Sens actuel : 
La naissance du droit
Signes de la foi : 
Sur les pas des premiers Chrétiens
Citations : 
Cicéron
Clément d’Alexandrie
Caton