Symboles / Elément du Cosmos /L’eau, source de la vie et cause de la mort

 
 
 L’eau, source de la vie et cause de la mort
 

Développements :Jonas et la baleine
Passage de la mer rouge
Moïse frappant le rocher
Le Christ et la Samaritaine
Fontaines publiques


 
Jonas et la baleine
Jonas englouti par la baleine est préservé par elle des gouffres marins. Cette image biblique rend compte à la fois de la peur primordiale et du inespéré, elle préfigure la mort et la résurrection du Christ qui avait annoncé: “A cette génération incrédule et perverse il ne sera pas donné d’autre signe que celui de Jonas” c’est-à-dire de la mort de Jésus sur la croix et de sa résurrection le troisième jour.
 
Jonas englouti par la baleine
(© A. et U. Held)


[ Rome, Italie ]
Jonas rejeté par la baleine


[ Arnay-le-Duc, France ]


haut de la page

 
Passage de la mer rouge
Le prophète qui a raconté l’aventure de Jonas résumait l’action de Dieu qui sauve l’humanité en n’évitant pas la mort mais, au contraire, en l’assumant pour en faire l’instrument de la délivrance. Le peuple élu a fait cette expérience essentielle en échappant à l’esclavage des pharaons grâce à la conduite de Moïse. Au IIIe siècle, Tertullien explique comment le Christ accomplit dans sa vie les promesses de l’Ancien Testament:
“Ceux qui en Egypte ont été sauvés, tandis que les premiers-nés des Egyptiens périssaient, c’est le sang de la Pâque qui les a préservés, celui dont on avait oint les montants et le linteau des portes Car la Pâque c’était le Christ qui fut ensuite immolé, comme Isaïe le dit: “Comme un mouton il fut conduit à l’égorgement.” C’est le jour de la Pâque que vous l’avez emmené, et c’est aussi le jour de la Pâque que vous l’avez crucifié; c’est écrit. Et de même que le sang de la Pâque a sauvé ceux qui étaient en Egypte, de même le sang du Christ préservera de la mort ceux qui ont cru en lui. Est-ce donc que Dieu se serait égaré si ce signe ne s’était trouvé sur les portes? Ce n’est pas cela que je dis, mais qu’il annonçait à l’avance le salut qui devait arriver au genre humain par le sang du Christ.” (Tertullien, Le baptême 9, 1.3)
L’eau devient ainsi symbole du sacrement qui rejoint chaque individu pour le faire entrer dans la vie éternelle, c’est ce qu’avait enseigné saint Justin, martyrisé au IIe siècle:
“Lorsque le peuple, libéré d’Egypte, eut traversé les eaux et échappé ainsi aux sévices du roi d’Egypte, l’eau engloutit le roi lui-même avec toutes ses troupes. Quelle figure (s’accomplit) plus clairement dans le sacrement du baptême? Les païens y sont délivrés du monde par l’eau et ils laissent derrière eux dans l’eau, complètement écrasé, le diable, leur ancien maître...Voilà l’eau qui, pour le peuple coulait du rocher qui l’accompagnait. De fait, si le rocher est le Christ, nous voyons que, sans aucun doute, le baptême reçoit sa consécration de cette eau qui est dans le Christ.” (Justin, Dialogue avec Tryphon, 111)
 
Passage de la mer rouge
(© A. et U. Held)

Catacombes de la via Latina

[ Rome, Italie ]
 


haut de la page

 
Moïse frappant le rocher
L’eau des sources irrigue la terre nourricière et elle désaltère l’homme. Son manque peut entraîner la mort. Le geste de Moïse faisant jaillir l’eau du rocher pour son peuple assoiffé permet à celui-ci de traverser le désert pour gagner la terre promise. Au IVe siècle, saint Ambroise, évêque de Milan explique le sens de ce miracle:
“Que la mer Rouge soit une figure du baptême, l’Apôtre le dit en ces termes: ‘Nos pères ont tous été baptisés dans la nuée et dans la mer’ (1 Corinthiens 10,1,2); et il ajoute: ‘Tout cela cependant leur est arrivé en figure’. Figure pour eux, mais pour nous réalité... Moïse, sa verge à la main, conduisait le peuple des Juifs, la nuit par la colonne de lumière, le jour par la colonne de nuée.
Qu’est la lumière, sinon la vérité, puisque la vérité répand une claire et pleine lumière? Qu’est la colonne de lumière sinon le Christ, notre Seigneur, qui a dissipé les ténèbres de l’incroyance et qui a versé dans le coeur des hommes la lumière de la vérité et de la grâce spirituelle? Mais la colonne de nuée est le Saint-Esprit. Le peuple était dans la mer et la colonne de lumière le précédait, et derrière suivait la colonne de nuée, comme l’ombre du Saint-Esprit. Vous voyez donc que, par le Saint-Esprit et par l’eau, une figure du baptême nous est offerte. ” (Saint Ambroise, Les sacrements 1, 6, 20-23)
 
Moïse frappant le rocher

Catacombe de Calliste

[ Rome, Italie ]
 

Liens associés :

l’eau jaillie de la plaie du coeur du Christ

haut de la page

 
Le Christ et la Samaritaine
La scène de l’Evangile qui rapporte la révélation de Jésus à la Samaritaine à propos de l’Eau Vive a nourri la catéchèse primitive parce qu’elle porte à sa plus grande intensité le symbolisme de l’eau. Quand saint Justin raconte sa conversion, il place ces mots sur les lèvres de son interlocuteur: “Avant tout, il faut que tu pries pour que les portes de la lumière te soient ouvertes, car personne ne peut voir ni comprendre, si Dieu et son Christ ne lui donnent de comprendre.” C’est ce que Jésus expliquait à la Samaritaine : “Si tu savais le don de Dieu et quel est Celui qui te parle, c’est toi qui aurais demandé à boire…et Il t’aurait donné de l’eau vive.”
 
Le Christ et la Samaritaine
(© A. et U. Held)

Catacombes de la via Latina

[ Rome, Italie ]
 

Liens associés :

Le don de l’eau vive, évangile de la Samaritaine

haut de la page

 
Fontaines publiques
En terre chrétienne, la référence à cette haute signification de l’eau a longtemps marqué les fontaines publiques qui ne sont pas qu’un décor sur les places de nos cités ; elles furent longtemps le don des princes à une population qui trouvait là le moyen de survivre. Leur rôle justifiait le luxe des sculptures qui les magnifiaient souvent, rappelant les scènes de la Bible qui narrent le don providentiel de l’eau et en éveillent au sens spirituel. C’est ce que fit le pape Sixte V pour assainir la ville de Rome au XVIe siècle.
Les images qui se succédaient au fil de l’eau allaient ainsi jusqu’au tréfonds du regard de l’homme en lui proposant l’action de grâces pour le Don et le Pardon de Dieu.
 
Fontaines publiques construites par Sixte V à Rome
(© A. et U. Held)


[ Rome, Italie ]
 


haut de la page

 
  Documents associés : 
Présentation : 
L’eau
Image mère : 
Naissance d’Aphrodite