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Le chemin des Cathédrales / Evangile /Temps de Pâques
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| Temps de Pâques L’Eglise ne peut être représentée par une pyramide dominée par un surhomme, mais par un cercle qui se déploie autour du mystère de Pâque. | |||||||||||
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Pourtour du chœur: Apparition à Marie-Madeleine Au matin de Pâques, Jésus apparaît à Marie-Madeleine, victorieux de la mort, le Fils de Dieu a l’apparence d’un jardinier parce qu’il rouvre le jardin du Paradis aux hommes: il tient une pelle, à la place de la binette, première image de la croix, pour cultiver le Paradis rouvert aux hommes. La main transpercée de Jésus appelle Madeleine, la réponse de celle-ci c’est sa foi en la mort et la résurrection du Sauveur: d’une main elle offre la myrrhe pour embaumer et de l’autre, l’encens pour adorer. Derrière Marie-Madeleine les trois arbres de la légende de l’arbre de vie qui dès l’antiquité propose une méditation poétique sur la croix. Elle serait faite du bois de trois arbres, nés des semences du Paradis terrestre. Réunis en un seul élément, ils apparaissent comme un arbre couvert de fruits d’or qui est la restitution de l’arbre de vie du Paradis terrestre. Le ciel, c’est la communion avec Lui. La réponse à la voix qui nous donne un nom c’est l’antique profession de foi: “Il état mort, Il est ressuscité.” | |||||||||||
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Apparition aux Saintes Femmes La pelle du Jardinier est devenue étendard de victoire: la vérité de l’amour manifestée au cours du supplice a démasqué le mensonge et la peur de Dieu. Comme dans l’antiquité, la croix n’est pas instrument de supplice mais trophée de victoire, comme celui des généraux romains. Le signe de victoire, ici un oriflamme blanc, est suspendu à la croix pour manifester le sens de cette transformation: la couleur impériale dit le triomphe de Jésus sur la mort. A l’espérance et à la prière, Jésus offre le contact immédiat avec Lui. Sa main sur la tête de ses disciples vient jusqu’à nous lorsque le prêtre refait les gestes de Celui qui l’a consacré. | |||||||||||
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Les disciples d’Emmaüs La scène est divisée en deux sections: d’abord les disciples, habillés comme des pèlerins du Moyen Age rencontrent Jésus sur la route d’Emmaus. Le Christ marche pied-nus et il est enveloppé d’un manteau oriental. La description de la scène reprend la figuration des mystères joués dans la Cathédrale pour mimer l’Evangile des disciples d’Emmaüs. Pour manifester l’hésitation et la déception des disciples, le sculpteur a placé leur pieds en sens inverse de leur regard. Jésus parle à ceux qui ne le regardent pas, mais qui le cherchent sans le savoir. La seconde section du tableau montre la surprise des pèlerins d’Emmaüs quand ils reconnaissent le Christ à la fraction du pain, comme à la Cène le Jeudi Saint. Comme à la messe, la Parole devient nourriture, le Pain rompu réunit ceux qui le partagent. Préparé sur la table, le poisson rappelle que Jésus s’est livré pour réconcilier les hommes. Jusqu’au XIVe siècle on remplace le calice par un poisson dont les lettres du nom grec signifient Jésus Christ Fils de Dieu Sauveur. Saint Augustin expliquant ce jeu de mots comparera le corps du Christ livré à la mort pour les hommes, au poisson servi en nourriture. Parce qu’ils ont reconnu Jésus, les disciples regardent avec lui vers nous et nous invitent à la table de la Messe, à faire partie de l’Eglise avec eux. | |||||||||||
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Apparition aux Apôtres Aux apôtres effrayés, Jésus se révèle en proposant de manger avec Lui. Jésus peut signifier sa présence par un repas, puisqu’il a dit “Je suis le Pain descendu du ciel.” Dans la main de Jésus non pas le pain, mais le Livre car “l’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.” (Deutéronome 8,3). Le fait de manger avec le Christ prouvera aux apôtres que leur Maître n’est pas devenu un fantôme. La table du repas est représentée comme un autel médiéval, recouvert d’une nappe comme elles étaient en usage à l’époque. Le geste des apôtres, qui tiennent un morceau de pain dans leurs mains, rappelle celui des fidèles au rite de communion, c’est pour dire que le Christ ressuscité est présent sous le Pain et le Vin consacrés. Depuis les querelles eucharistiques du haut Moyen Age à propos de la présence eucharistique on avait pris l’habitude de la justifier en la référant à Noël: puisque Jésus s’était incarné il ne pouvait plus nous quitter. Ici, on retrouve la théologie des Pères de l’Eglise, qui expliquent la présence du Christ ressuscité, de son corps glorieux, sous les espèces du pain et du vin. On ne peut plus se demander comment l’homme Jésus est présent dans un morceau de pain, puisque c’est son corps glorieux qui en assume l’apparence. | |||||||||||
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L’apparition à l’apôtre saint Thomas Saint Thomas, qui n’était pas là lors de la première apparition de Jésus au soir de Pâques, n’a pas voulu croire les apôtres qui lui annonçaient le résurrection du Christ. Quand celui-ci les rejoint une nouvelle fois, l’Evangile nous dit la prosternation de saint Thomas repentant de ses doutes. Mais le sculpteur a représenté autre chose: le geste des doigts de Thomas enfoncés dans la plaie du côté du Christ. Il veut nous montrer que la grâce du pardon vient de cette blessure. “Les sacrements, salut de l’Eglise, jaillirent du côté du Christ endormi sur la croix.” (Saint Thomas d’Aquin (1225-1274), Somme théologique III, qu.62, art.5 sed contra) Saint Thomas, l’incrédule, reçoit le signe qu’il demandait: le pardon qui coule sur ses doigts avec le sang et l’eau de la plaie du Cœur. Réintroduit dans l’intimité du Christ, il peut enfin l’adorer. | |||||||||||
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Apparition au bord du lac Désormais, Pierre et ses successeurs seront les vicaires du Christ sur la terre. Porter cette Bonne Nouvelle au bout du monde serait trop lourd pour eux s’Il ne restait pas avec eux jusqu’à la fin des siècles parce que la mort ne peut plus l’atteindre. En effet, sa main transpercée est signe de résurrection . La communauté constituée autour de Pierre reçoit mission de porter l’Evangile à toutes créatures mais Jésus en assume la charge Lui-même à travers ses apôtres: “Je suis avec vous jusqu’à la fin des siècles.” (Matthieu 28,19-20). Toute cette suite de tableaux est donc consacrée à l’action du Christ à travers la structure sacramentelle de l’Eglise. On dirait l’illustration du décret Lumen Gentium du Concile Vatican II, qui présente le mystère de l’Eglise Corps du Christ. La source des images aussi bien que des textes récents est en effet la lecture que les Pères de l’Eglise ont fait de l’Evangile. L’Eglise n’est pas une société au sens humain du terme, encore moins une structure politique hiérarchisée, elle est un mystère parce qu’elle est constituée par ceux que le Christ a sauvés et qui sont membres de son corps mystique. | |||||||||||
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Mission de saint Pierre Pierre, le traître, lit son pardon dans le regard du Christ, il ouvre sa main à la mission qu’il reçoit: guider la barque de l’Eglise qui attire la multitude dans le filet du Sauveur. Les gestes des mains de Jésus et de Pierre appartiennent au vocabulaire de l’iconographie médiévale, celle de Pierre dit la sincérité de son aveu après qu’il ait trahi Jésus. Le geste de Jésus affirme la mission qu’il donne à son apôtre, bien que celui-ci lui ait manqué, bien qu’il l’ait souvent repris au cours de leur vie commune. La sagesse du Christ dépasse nos considérations humaines. Le conflit qui opposait Philippe le Bel, roi de France, à Boniface VIII avait été jusqu’à l’attentat d’Anagni en 1302 contre le pape. Le roi voulait soumettre le pape à la juridiction d’un concile et invoquait pour cela les défauts du successeur de Pierre. Le clergé de la cathédrale lui rappelle que Pierre a été choisi par Jésus quelles qu’aient été ses défaillances et que sa mission ne dépend pas de sa sainteté. Mais l’affirmation est très moderne parce qu’elle est marquée par l’anticléricalisme du XIVe siècle auquel répondit l’entourage de saint Thomas d’Aquin. Saint Augustin dit: “Que t’importe un ministre mauvais là où le Seigneur est bon?” et saint Thomas d’Aquin qui le cite conclut “peu importe que le conduit par où l’eau passe soit en argent ou en plomb.” (Somme théologique 3a Qu. 64, art.5 Respondeo). La barque que dirige Pierre d’une main raffermie par la mission reçue du Christ porte le collège des apôtres. Pour dire leur soumission à Pierre, le sculpteur les a représentés beaucoup plus petits que Pierre alors que ce dernier a la même taille que Jésus dont il devient le vicaire. Sous la barque, le filet est rempli de poissons pour dire la fécondité du ministère des apôtres. | |||||||||||
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L’Ascension Pour être sur d’être compris, l’artiste a écrit sous son tableau “Christus apparet iisdem juxta montem oliveti”, “Le Christ leur apparaît au mont des Oliviers”. En effet cette séquence rapporte l’ascension, la glorification de Jésus totalement présent à son Père et à nous, telle que la raconte le récit de saint Luc 24,50-53. Le tableau est coupé en deux volets: d’abord Jésus instruit, ensuite il nourrit, tout comme à la liturgie de la Messe. Mais c’est parce que sa Parole a comblé le cœur des disciples qu’ils peuvent le reconnaître sous l’apparence du pain et du vin consacré. Jésus se tient parmi les célébrants qui sont disposés comme les prêtres à la messe. Nous sommes habitués à d’autres représentation de l’Ascension. Pourtant, la glorification définitive de Jésus, totale présence à son Père et à nous, est représentée ici par sa présence eucharistique, sacramentelle, jusqu’à la fin des siècles. Pour la première fois dans cette série, Jésus se confond avec les apôtres, seul l’en distingue le nimbe crucifère. C’est que: “Jésus-Christ, qui opéra autrefois ces merveilles dans la cène qu’il fit avec ses apôtres, est le même qui les accomplit encore maintenant. Nous, nous tenons lieu de ministres, mais c’est lui qui sanctifie les offrandes et les transforme.” (saint Jean Chrysostome (344-407 apr.J.-C.), Homélie sur saint Matthieu 81, 5) | |||||||||||
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