Le chemin des Cathédrales / Evangile /Temps de Pâques

 
 
 Temps de Pâques
L’Eglise ne peut être représentée par une pyramide dominée par un surhomme, mais par un cercle qui se déploie autour du mystère de Pâque.
 
Présupposés théologiques :
 
Identité du supplicié du Vendredi Saint et du Ressuscité de Pâques.
Depuis le IXe siècle la présence du Christ dans l’Eucharistie était expliquée comme une prolongation de l’Incarnation, sans tenir compte de la différence entre le corps historique du Christ soumis aux lois de la matière, surface et quantité, et le corps glorieux du Christ, tel qu’il est apparu après sa résurrection, capable de pénétrer au Cénacle toute porte étant fermée.
Les enfants s’étonnent souvent de la présence du Christ adulte dans une parcelle de pain, c’est qu’il ne s’agit pas ici d’une présence physique, mais de l’identité du corps glorifié du Christ avec le corps supplicié le vendredi saint. L’identité du corps de tout homme reste la même quelques soient ses évolutions, la preuve en est que l’adulte porte encore les cicatrices de l’enfance, il est donc tout-à-fait concevable qu’il demeure le même lorsqu’il est glorifié. C’est pourquoi l’artiste a pris soin de peindre les blessures du Christ sur ses mains et de mettre plusieurs fois les images victorieuses de la croix dans celles-ci, tout en lui prêtant les gestes des prêtres qui bénissent, qui consacrent, qui pardonnent et qui guident les fidèles.
Depuis le IXe siècle jusqu’au concile de Vatican II, saint Thomas d’Aquin est le seul qui a repris la théologie des Pères de l’Eglise en expliquant les sacrements par la présence active du Christ glorifié. Cette réalité ne peut être atteinte que dans la foi et elle justifie la structure particulière de l’Eglise dont le vrai chef est le Christ toujours actif, agissant à travers les ministres qu’il choisit, quelles que soient leurs qualités ou leurs défauts.
La transformation du fidèle qui reçoit la grâce du Christ le fait réellement membre de Celui qui le sauve, qui lui permet d’être enfant de Dieu et de participer à sa vie. Ainsi, le Christ change à la fois celui qui reçoit le sacrement et l’Eglise entière qu’il construit par là. Chaque nouveau chrétien, chaque pécheur pardonné, chaque malade apaisé rend plus vivante l’Eglise dont il fait partie parce qu’il est membre du Corps du Christ. C’est donc toute l’Eglise qui est embellie par la réception du sacrement que fait le disciple. Non seulement la parole de Dieu est puissante, mais elle constitue le peuple de Dieu. On ne peut donc concevoir le salut qu’elle procure seulement comme une chance individuelle, elle concerne tous ceux à qui Dieu s’adresse directement ou invisiblement. Tout homme qui déchoit altère la santé morale de son groupe : qu’un seul copain renonce à la boisson ou à la violence c’est tout le groupe qui est ébranlé et trouve peut-être la chance d’échapper à ses habitudes. Qu’un îlot de la ville aille mal, c’est toute la ville qui en souffre, même sans connaître les fautifs. Pendant la grande guerre, Guy de Larigaudie écrivait: “Toute âme qui s’élève élève le monde.” Il en concluait que la générosité d’un seul de ses camarades rachetait l’horreur, la haine ou la lâcheté du champ de bataille. Chaque fois qu’un homme devient publiquement enfant de Dieu, la destinée et l’honneur de l’humanité toute entière s’en trouve modifiée parce que la paternité divine est davantage manifestée.
 
Le Christ pardonne le doute de Thomas
Mur de clôture du choeur
Notre-Dame de Paris

[ Paris, France ]
 


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  Documents associés : 
Lieu : 
Notre-Dame de Paris
Description de l’image : 
Pourtour du chœur: Apparition à Marie-Madeleine
Apparition aux Saintes Femmes
Les disciples d’Emmaüs
Apparition aux Apôtres
L’apparition à l’apôtre saint Thomas
Apparition au bord du lac
Mission de saint Pierre
L’Ascension
Histoire : 
La théologie pontificale
Citations : 
Grégoire de Nysse (v.335-394).
Thomas d’Aquin (XIIIe siècle)