Le chemin des Cathédrales / Sacrements /Eucharistie

 
 
 Eucharistie
La construction des cathédrales commence par le chœur parce qu’il entoure l’autel sur lequel est célébrée la messe.
 
Présupposés théologiques :
 
L’Eucharistie construit l’Eglise
Aussi bien l’évêque et les prêtres qui l’entourent dans le chœur que les fidèles qui participent à la liturgie, sont partagés entre leur passions humaines et leur espérance de prendre part au repas de Dieu. La vie du Christ répond à ce drame de l’homme: d’une part, il partage pendant trente ans l’expérience d’un village sous occupation, il fait donc siennes les humiliations, les soucis et la convivialité des ses voisins. D’autre part, il commence à enseigner que l’heure du pardon de Dieu est venue et que les hommes peuvent retrouver l’alliance avec lui, malgré les fautes qui l’ont compromise. C’est cette parole, cette bonne nouvelle, qu’il rend crédible en ne reculant pas devant la mort ignominieuse que lui infligent ses contradicteurs. Au moment où il aurait pu s’enfuir, il célèbre avec ses amis la Pâque instituée par Moïse et il leur explique qu’il va accomplir ce rite de passage en allant jusqu’à l’extrême de l’amour pour son Père et pour nous.
Ce repas qui engage sa mort et sa victoire sur la mort est si important qu’il se renouvelle jusqu’à la fin des siècles chaque fois que l’évêque et les prêtres célèbrent la messe. C’est pourquoi l’acte essentiel du culte chrétien comprend la proclamation de la parole de Dieu, l’invitation à la table du festin avec lui, parce que celle-ci reprend les paroles mêmes du Christ, et la consécration du pain et du vin, signes de son corps et son sang livrés sur la croix. On dit de ce mémorial qu’il est sacrement parce qu’il n’est pas simplement souvenir, comme la mise en scène d’un événement du passé, mais action immédiate qui rend présent les fidèles à ce mystère de la mort et de la résurrection du Seigneur. Le dialogue entre le célébrant et la foule manifeste la réalité qui s’accomplit: les fidèles affirment leur foi en disant “je crois”, c’est pourquoi le prêtre peut leur donner la paix de la part de Dieu.
Dès le début de son ministère, dans son discours sur le pain de vie, Jésus a annoncé l’institution de l’Eucharistie au soir du Jeudi Saint: “En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour, car ma chair est une vraie nourriture et mon sang une vraie boisson. Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui.” (Jean 6,53-56)
Au IVe siècle, saint Augustin expliquait ainsi la messe: “O Sacrement de la piété, signe de l’unité, lien de la charité!... Notre Seigneur Jésus-Christ a désigné son corps et son sang par des matières où une multiplicité se trouve ramenée à l’unité: dans le pain, l’unité vient de la cuisson de beaucoup de grains; dans le vin, elle vient de l’écrasement de beaucoup de grains” (Saint Augustin (354-430), Sermons sur saint Jean, 26)
L’unité réalisée entre le Seigneur et ceux qui communient est beaucoup plus forte que l’idée que nous nous en faisons. Saint Augustin l’explique: “La puissance de cette nourriture divine en fait un ferment d’union. Son effet apparaît alors comme l’unité, de sorte que, réunis en son corps devenus ses membres, nous devenions ce que nous recevons” (saint.Augustin (354-430), Sermon 57, 7)
L’apôtre saint Matthieu rapporte la scène du Jeudi Saint: “Puis, prenant une coupe, il rendit grâces et la leur donna en disant: ‘Buvez-en tous; car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui va être répandu pour la multitude en rémission des péchés. Je vous le dis, je ne boirai plus désormais du fruit de la vigne jusqu’au jour où je boirai d’un vin nouveau avec vous dans le Royaume de mon Père’” (Matthieu 26, 27-29)
Au IIe siècle, saint Irénée affirme que la célébration de la messe renouvelle celle de la Cène: “Et la coupe... il la déclara son sang et il enseigna qu’elle était l’oblation de la nouvelle alliance. C’est cette oblation même que l’Eglise a reçu des Apôtres et que, dans le monde entier elle offre à Dieu” (Saint Irénée de Lyon (v.140-v.202 apr. J.-C.), Contre les hérésies, IV, 17,5)
 
Miniature d’un manuscrit dominicain, 1250, fait en région parisienne

Bibliothèque Classense

[ Ravenne, Italie ]
 

Liens associés :

Le symbole du repas
Le symbole du vin
Le symbole du pain
L’institution de l’eucharistie, pourtour du choeur, N.-D. de Paris

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  Documents associés : 
Lieu : 
Notre-Dame de Paris
Description de l’image : 
Chœur de la Cathédrale Notre-Dame de Paris
Histoire : 
La cathédrale porte la trace des siècles
Experience humaine : 
L’aliment du réconfort
Symboles : 
Le pain et le vin
Citations : 
Saint Ignace d’Antioche
Sur le pain
Sur le vin
Thomas d’Aquin, Contre Gentiles, Livre 3, ch.119
Thomas d’Aquin