Le chemin des Cathédrales / Sacrements /Eucharistie

 
 
 Eucharistie
La construction des cathédrales commence par le chœur parce qu’il entoure l’autel sur lequel est célébrée la messe.
 

Citations :Saint Ignace d’Antioche
Sur le pain
Sur le vin
Thomas d’Aquin, Contre Gentiles, Livre 3, ch.119
Thomas d’Aquin


 
Saint Ignace d’Antioche
Lettre aux Philippiens 8,2; 1er siècle apr.J.-C.-v.107

“Pour moi, mes archives , c’est Jésus-Christ. Mes archives inviolables, c’est sa croix, et sa mort, et sa résurrection, et la foi qui vient de lui; c’est en cela que je désire, par vos prières, être justifié.”
 


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Sur le pain
“Donc l’Eucharistie est notre pain quotidien: mais recevons-le afin qu’il ne nourrisse pas simplement notre corps, mais notre esprit. En effet le pouvoir de celle-ci est de faire l’unité, afin que réunis dans son corps, devenus effectivement ses membres nous soyons ce que nous recevons” -- Saint Augustin (354-430), Sermon 57,7.
“Comme les graines qui forment le pain et le vin étaient autrefois dispersées sur les collines et sont devenues un, ainsi toute l’Eglise, des extrémités de la terre, est rassemblée dans ton Royaume” -- Didaché 9,4.
“Etre baptisé c’est comme être pétri, dans le travail de la pâte, l’exorcisme qui a lieu lors du baptême, c’est comme les graines qui sont moulues, tout obstacle à l’unité est enlevé; enfin on est cuit au feu de l’Esprit.” -- Saint Augustin (354-430), Sermon 272.
“Comme le pain qui vient de la terre conserve la fragile substance de notre chair et prévient sa destruction, de même le Christ, lui aussi, vivifie l’âme par l’action de l’Esprit, et en outre il préserve le corps même en vue de son incorruptibilité. Car le Christ a fait don à l’humanité de la résurrection d’entre les morts et de l’immortalité des corps. Nous croyons en effet que le levain de la pâte humaine a été cuit au feu de sa divinité. Il est le pain, non de cette vie ordinaire, mais de la vie transformée à laquelle la mort ne met pas de fin. Si quelqu’un croit en ce pain, il ne connaîtra pas la faim, cette faim qui torture celui qui n’écoute pas la parole de Dieu, et il ne connaîtra pas la soif spirituelle de celui qui n’a pas reçu l’eau du baptême ni la sanctification de l’Esprit. Il s’appelle le vrai pain, car la chose principale signifiée par la manne c’est le Fils unique de Dieu fait homme” -- Théophylacte, Commentaire sur l’Evangile de Jean, PG 123,1297-1301.
 


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Sur le vin
“Venus à Jésus, quand ils virent qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais l’un des soldats, de sa lance, lui perça le côté, et il sortit aussitôt du sang et de l’eau.” (Jean 19, 33-34)
“L’Evangéliste ne dit pas il frappa ou il blessa son côté, mais il ouvrit son côté avec une lance, pour nous apprendre qu’il ouvrait ainsi la porte de la vie d’où sont sortis les sacrements de l’Eglise, sans lesquels on ne peut avoir d’accès à la véritable vie. Ce sang a été répandu pour la rémission des péché, cette eau vient se mêler au breuvage du salut; ceci est à la fois un bain qui purifie et une boisson rafraîchissante. Nous voyons une figure de ce mystère dans l’ordre donné à Noé d’ouvrir sur un des côtés de l’arche une porte par où pussent entrer les animaux qui devaient échapper au déluge, et qui représentaient l’Eglise.” -- Saint Augustin (354-430), Traité 119 sur l’Evangile de saint Jean.
“C’est en vue du même mystère que la première femme fut faite d’une des côtes d’Adam pendant son sommeil, et nous voyons ici le second Adam s’endormir sur la croix après avoir incliné la tête pour qu’une épouse aussi lui fût formée par ce sang [l’eucharistie] et cette eau [le baptême] qui coulèrent de son côté après sa mort. O mort qui devient pour les morts un principe de résurrection et de vie! Quoi de plus pur que ce sang? Quoi de plus salutaire que cette blessure?” -- Saint Augustin (354-430), Traité 119 sur l’Evangile de saint Jean.
“C’est donc de ce côté ouvert que nos saints mystères tirent leurs origine; lors donc que vous approchez de l’autel pour boire ce calice redoutable, approchez dans les mêmes dispositions que si vous deviez appliquer vos lèvres sur le côté même de Jésus Christ” -- Saint Jean Chrysostome (344-407 apr.J.-C.), Homélie 84 sur l’Evangile de saint Jean.
“Dans l’Ancien Testament le vin est appelé sang. ‘C’est le sang des raisins qu’il lui donna à boire, le vin’ (Deutéronome 32,14 ). ‘Il lavera dans le vin sa robe et dans le sang des raisins son vêtement’ (Genèse 49,11). Et Jésus nous donna le vin.” -- Théodore de Mopsueste (v.360-428), Homélies Cathéchétiques 15,13.
“Le vieux vin c’est la loi et les prophètes et le nouveau c’est l’Evangile qui provient du baptême. A Cana le vieux vin est épuisé, car ce sont maintenant les noces du Christ et de l’Eglise, la nouvelle alliance du Verbe uni à l’âme humaine. L’âme terrestre, figurée par l’eau est changée dans le vin de l’Esprit, qui est bon : Ps 34,39 ‘Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur’.” -- Grégoire d’Elvire, Commentaire sur le Cantique 1,1.
“Voilà le vin vendangé de cette vigne qui dit : “Je suis la vraie Vigne”, et qu’a exprimé le “père” céleste “vigneron”, cf. Jn 15,1. Voilà le vin qu’ont produit ces sarments qui sont demeurés en Jésus.” -- Origène (v.185-253 apr.J.-C.), Commentaire sur le Cantique des Cantiques 1,2.
 


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Thomas d’Aquin, Contre Gentiles, Livre 3, ch.119
Il est conforme à la nature de l’homme que toute connaissance lui vienne par la voie des sens. Aussi lui est-il très difficile de s’élever au supra-sensible. Dieu y a pourvu : même le sensible va servir à nous rappeler le divin. Notre coeur n’en sera que mieux ramené à ce qui doit être l’objet premier de son désir : ces réalités divines auxquelles il nous faut tendre par-dessus tout, mais dont l’esprit humain est impuissant à contempler l’essence. Voilà pourquoi ont été institués les sacrifices. De ces offrandes Dieu n’a nul besoin. C’est l’homme qui est en cause. Par ce geste lui est représenté le devoir qu’il a de rapporter à Dieu sa personne et ses biens, comme à sa fin suprême, au Créateur, maître et Seigneur de l’univers. De même des réalités sensibles entreront dans certains rites de sanctification, sous forme d’ablutions, d’onctions, de nourriture et de breuvage, qu’accompagnent des formules vocales. En se soumettant à de tels rites, l’homme se voit signifier que les dons spirituels ne lui sont pas innés, mais lui viennent d’ailleurs, nommément de Dieu, comme l’expriment les formules sacramentelles. Il y a également tout ce qu’on fait - non certes pour réveiller Dieu! - mais pour nous éveiller nous-même au sens du divin : on se prosterne, on fléchit le genou, on acclame et l’on chante. Pas question que Dieu en soit impressionné. Il n’a rien à apprendre, et sa volonté ne peut être changée. Ce qui a valeur devant lui, c’est le mouvement spirituel du coeur, non l’agitation du corps. Ici encore c’est de nous dont il s’agit. Ces pratiques, où nos sens ont leur part, ne servent qu’à aider notre coeur à se fixer vers Dieu, et à raviver sa ferveur. C’est une manière aussi de reconnaître que tout en nous, âme et corps, est de Dieu. Nous le professons, par cet hommage conjoint du corps et de l’esprit.
 


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Thomas d’Aquin
1a 2ae, qu. 102, art. 4

“Tout le culte extérieur de Dieu est principalement ordonné à ce que les hommes aient Dieu en grande révérence. Or le sentiment humain a ceci de naturel que les choses communes et non distinguées des autres sont objet de moins de respect. Au contraire, ce que distingue quelque excellence suscite une admiration et un respect plus grands. D’où la coutume de vêtir d’ornements précieux les rois, les princes, tous ceux qu’il importe de tenir en grand honneur. Les personnages possèdent aussi des demeures plus vastes et plus somptueuses. Voilà pourquoi il fallait que des époques spéciales, une demeure spéciale, des instruments spéciaux, des ministres spéciaux, fussent ordonnés au culte de Dieu en sorte d’amener les esprits des hommes à un plus grand respect de lui.”
 


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  Documents associés : 
Lieu : 
Notre-Dame de Paris
Description de l’image : 
Chœur de la Cathédrale Notre-Dame de Paris
Histoire : 
La cathédrale porte la trace des siècles
Présupposés théologiques : 
L’Eucharistie construit l’Eglise
Experience humaine : 
L’aliment du réconfort
Symboles : 
Le pain et le vin