Terres d'Evangile / Vie publique /Marie Madeleine oint les pieds du Christ

 
 
 L’onction à Béthanie
Marie, la sœur de Lazare, répand du parfum sur les pieds du Christ. Cet hommage prémonitoire rendu au corps du Christ annonce la mort imminente de celui-ci et souligne l’importance de ce corps qui le fait notre frère. Le Fils de Dieu a pris la chair humaine et c’est en en supportant les conséquences qu’il a sauvé la multitude des enfants de Dieu. C’est à cause de cette miséricorde divine que tout corps humain est digne d’honneur.
 
Citations :
 
Albert Naud
“Les défendre tous”, Le pouvoir du mal, Bernard Bro, Cerf, Paris, 1976

A travers le nom d’“avocat” saint Jean nous livre l’un des plus grands titres du Christ: “Nous avons comme avocat auprès du Père Jésus-Christ le Juste” (1 Jn 2, 1; cf. Jn 14, 16 et 26; 15, 26; 16, 7).
Deux témoignages nous ont récemment laissé pressentir la grandeur, difficile à sonder, de ce qu’implique une telle fonction.
Maître Naud explique comment tout se joue, entre l’avocat et son client, dans le premier instant d’hésitation: accepter de serrer la main qui a peut-être assassiné: “Sais-tu, Vega que je serre la main de l’assassin? La première fois, ce fut, pour moi, un débat de conscience et une victoire sur un dégoût physique. C’était une main de femme qui, armée d’un stylet de manucure, avait coupé la trachée et les carotides d’un vieillard. J’ai serré cette main, Vega. J’ai même aimé cet assassin comme j’ai aimé les autres. Si tu savais comme ils sont petits et faibles, en face de l’énorme machine judiciaire, dressée pour les broyer!”
“Après quelques minutes d’attente, derrière la table du parloir, je vis entrer une grande et jolie femme d’une trentaine d’années. Son visage était doux, tout juste assez mou et flétri pour avoir ce charme particulier des êtres qui ont souffert. Ses yeux bruns fixaient les miens sans audace ni bravade. J’y lus une attente anxieuse. Elle me tendit la main, par-dessus la table. C’était une longue main élégante que je me surpris à serrer sans horreur. Ainsi une main d’assassin ressemblait à une autre. Celle-là avait même dans sa finesse et sa longueur une sorte d’aristocratie. Je la regardais intensément et cherchais, sans succès, à l’imaginer sanglante. Des médailles pieuses tintinnabulaient à un poignet fragile, très blanc, où des veines bleues affleuraient la peau. Lucie Leprêtre vit que j’observais ses mains et eut vers elles un regard, pour y chercher une souillure sans doute. Sa pensée était sûrement loin de la mienne. L’heure où elle avait tué était déjà, dans le passé, perdue parmi les heures noires de sa vie”
 


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Alcuin, IXe siècle
Le temps approchant où le Seigneur avait résolu de souffrir, il s’approcha du lieu OÙ il’voulut parfaire l’œuvre de sa passion. “Jésus donc six jours avant Pâque vint à Béthanie.” D’abord il vint à Béthanie, puis à Jérusalem; à Jérusalem pour y souffrir, à Béthanie pour que le souvenir de la résurrection de Lazare s’imprimât plus profondément dans la mémoire de tous: “Là où avait vécu Lazare que Jésus ressuscita.” Il signifie sa mort et qu’il doit être oint daromates pour sa sépulture; c’est pourquoi il est donné à Marie qui devait être empêchée dans son vif désir d’embaumer le corps mort du Sauveur et qui devait être prévenue par une rapide résurrection, il devait lui être donné de lui rendre cet hommage encore vivant.
 


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  Documents associés : 
Lieu : 
Béthanie
Texte de l'Evangile : 
Jean 12, 1-11
Clés de Lecture : 
L’onction à Béthanie
Symboles : 
Le parfum
Expérience humaine : 
L’oubli du corps
Accomplissement des Ecritures : 
L’incarnation