Terres d'Evangile / Miracles /La tempête apaisée

 
 
 Le Christ maître de la nature
Ce miracle oppose la puissance divine tranquille et immédiate au désarroi des flots. Sans recourir à la technique ou à la complexité des rituels magiques le Christ soumet les éléments et par là il annonce son combat et la victoire du Christ sur toutes les formes du mal et de la mort.
 
Accomplissement des Ecritures :
 
Le Christ assume l’autorité du Créateur et du Sauveur
Les peuples du Moyen-Orient biblique ont tous présenté la mer comme le lieu de tous les dangers et de fait les psaumes réservent à Dieu la maîtrise de la tempête: “A toi est due la louange, ô Dieu dans Sion… Ta justice nous répond en prodiges, Dieu de notre salut, espoir des extrémités de la terre et des îles lointaines; toi qui maintient les montagnes par ta force, qui ceins de puissance, qui apaise le fracas des mers, le fracas de leurs flots.” (Psaume 65, 2.6-8) C’est cette puissance que Dieu lui-même revendique dans sa conversation avec Job: “Ceins tes reins comme un brave: je vais t’interroger et tu m’instruiras. Qui enferma la mer à deux battants, quand elle sortit bondissante du sein maternel?… As-tu pénétré jusqu’au sources marines, circulé au fond de l’abîme? les portes de la mort te furent-elles montrées, as-tu vu les portiers du pays de l’Ombre?” (Job 38,3.8.16-17)
Cette reconnaissance de la puissance créatrice se double pour les Juifs du souvenir du miracle du passage de la Mer Rouge: “Le Seigneur dit à Moïse: ‘Pourquoi pousses-tu vers moi de telles clameurs? dis aux enfants d’Israël de reprendre leur route. Toi lève ton bâton, étends ta main sur la mer et fends-la en deux.’ Moïse étendit sa main sur la mer et Dieu refoula la mer toute la nuit par un fort vent d’est et la mit a sec.” (Exode 14, 15-16.21) Le livre de Jonas se sert de la peur de la noyade pour raconter l’aventure de Jonas sauvé de la tempête par son séjour de trois jours dans la baleine. Le signe de Jonas deviendra celui de la résurrection du Christ après trois jours au tombeau.
Quand le Christ commande à la mer, il accomplit une nouvelle fois l’acte de la création. C’est vraiment un monde nouveau qu’il inaugure. Une autre fois il osera marcher sur les eaux et faire venir à lui Pierre et plongera également les disciples dans la stupeur (Marc 6, 45-52 et Matthieu 14, 22-33). Cette maîtrise des éléments rappelle la sollicitude du Créateur telle que la décrit la Genèse: “Dieu dit: ‘Que les eaux qui sont sous le ciel s’amassent en une seule masse et qu’apparaisse le continent’ et il en fut ainsi. Dieu appela le continent terre, la masse de eaux mer et Dieu vit que cela était bon.” (Genèse 1, 9) En marchant sur les eaux, Jésus manifeste le pouvoir que lui a donné son Père: “Les œuvres mêmes que je fais me rendent ce témoignage que le Père m’a envoyé.” (Jean 5, 36) Il reprend à son compte le passage de la mer Rouge et s’étonne du manque de foi des apôtres comme le livre de l’Exode montre l’impatience de Dieu devant la peur des Hébreux poursuivis par Pharaon. Ce miracle qui décrit la sérénité du Christ imposant silence au vent et à la mer, préfigure le silence du Christ pendant sa passion, lorsqu’il arrache à la mort et au mal son venin.
 
Moïse traverse la mer rouge
mosaïque
Baptistère de l’Abbaye de Saint Maurice

[ St-Maurice, Suisse ]
Jonas
mosaïque
Baptistère de l’Abbaye de Saint Maurice

[ St-Maurice, Suisse ]


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  Documents associés : 
Lieu : 
Le lac de Tibériade
Texte de l'Evangile : 
Marc 4, 35-41
Clés de Lecture : 
Le Christ maître de la nature
Symboles : 
Le bateau
Expérience humaine : 
L’impuissance face à la nature, sauf à s’entourer de moyens
Citations : 
Jean Chrysostome, IVe siècle
Augustin (354-430)