Terres d'Evangile / Enfance du Christ /L’Adoration des Mages

 
 
 Les savants aussi viendront de très loin pour adorer l’enfant Jésus
En recevant les mages, astronomes condamnés par les prophètes, le Christ montre bien qu’il apporte le salut à tout homme de bonne volonté, quel que soit le mode de sa recherche de la vérité, sa religion, chacun selon la part de vérité qu’il a reçue.
 

Citations :Augustin (354-430)
Léon Le Grand, Ve siècle
Grégoire le Grand, VIe siècle
Ambroise de Milan, IVe siècle


 
Augustin (354-430)
Contra Faust 2, 5

Si nous ne plaçons la naissance d’aucun homme sous l’action fatale des cieux, afin de venger sa liberté de tout soupçon de ire fatalité, à combien plus forte raison nous refusons d’ad m ttre que la naissance temporelle du Créateur de toutes choses ait subi cette influence. Cette étoile, qu’aperçurent les Mages n’exprimait donc pas, au-dessus du berceau du Christ la fatalité et la domination, mais elle se montrait comme à son service en lui rendant témoignage. Elle n’était donc pas du nombre de celles qui depuis le commencement du monde suivent, sous le commandement du Créateur, l’ordre prescrit de leurs sentiers, mais elle était un nouvel astre crée pour l’enfantement de la Vierge, et pour offrir son ministère, en marchant devant eux, aux Mages qui cherchaient le Christ et les conduire en les précédant jusqu’au lieu où le Seigneur Verbe était enfant. Quels sont donc les astrologues qui aient imaginé la fatalité des astres telle qu’une étoile abandonne sa voie pour aller au lieu où se trouve le nouveau-né? Loin de prétendre que les étoiles abandonnent leur place et changent l’ordre établi pour un entant qui naît parmi les hommes ils enseignent, au contraire, que c’est le sort de l’enfant qui se trouve lié, à l’ordre des étoiles. C’est pourquoi si cette étoile était une de celles qui remplissent leur destinée dans les cieux, comment pouvait-elle, elle qui était arrachée à son existence première pour servir le Christ ne, discerner ce que devait faire le Christ? Si, au contraire, ce qui est plus probable, elle s’est levée pour servir de, démonstration au Christ, on ne peut pas dire que le Christ est né parce qu’elle existait, mais qu’elle a existé parce que le Christ était né; de telle sorte que s’il était permis de s’exprimer ainsi, il faudrait dire que ce n’est pas l’étoile qui fut le destin du Christ, mais le Christ le destin de l’étoile, car c’est lui qui fut la cause de son existence et non pas elle la cause de la sienne.
 


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Léon Le Grand, Ve siècle
Sermon 3, 2

Le Christ était lui-même l’espoir des nations dont l’innombrable héritage avait été promis un jour au bienheureux père Abraham, héritage multiplié non par le sang mais par la foi, et comparé à la multitude des étoiles, afin que le patriarche à qui la promesse en était faite l’attendit comme une génération céleste et non terrestre. C’est par le lever d’une nouvelle étoile que les héritiers figurés par les étoiles sont appelés à former cette nouvelle génération, afin que ce qui avait servi au témoignage que le ciel donnait à la terre servit à l’hommage que la terre rendait au ciel.
 


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Grégoire le Grand, VIe siècle
Homélie 10

L’on peut y voir autre-chose, l’or signifiant la sagesse, d’après ce témoignage de Salomon: “Un trésor désirable se, trouve sur les lèvres du sage”; l’encens que l’on brûle devant Dieu exprimant la vertu de la prière, d’après ces paroles: “Que ma prière ait devant vous la direction de l’encens;” enfin, la myrrhe étant la figure de la mortification de la chair. Nous offrirons donc a ce roi nouveau né l’or, si nous brillons, devant lui de l’éclat de la sagesse; l’encens, si nous nous efforçons par nos prières d’exhaler devant Dieu une bonne odeur; la myrrhe, si l’abstinence mortifie le mal de notre chair.
 


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Ambroise de Milan, IVe siècle
Traité sur l’Evangile de S.Luc 2,44-45.48 sur Lc, 2,1-18

Donc ce petit enfant, que le manque de foi vous fait trouver méprisable, des mages venus d’Orient l’ont suivi sur un si long parcours, se prosternent pour l’adorer, l’appellent roi, et reconnaissent qu’il ressuscitera, en tirant de leurs trésors l’or, l’encens et la myrrhe. Quels sont ces présents d’une foi véritable `L’or est pour le roi, l’encens pour Dieu, la myrrhe pour le mort; autre, en effet, est l’insigne de la royauté, autre le sacrifice offert à la puissance divine, autres les honneurs d’un ensevelissement qui, loin de décomposer le corps du mort, le conservera. Nous aussi, qui entendons et lisons ces choses, tirons de nos trésors, mes frères, de semblables présents; car “nous avons un trésor dans des vases d’argile”, 2 Co 4,7. Si donc, même en vous, vous ne devez pas considérer ce que vous êtes comme venant de vous, mais du Christ, combien plus dans le Christ devez-vous considérer non ce qui est vôtre mais ce qui est du Christ ! Donc les mages tirent de leurs trésors des présents. Voulez-vous savoir quelle belle récompense ils recueillent? L’étoile est visible pour eux, mais invisible où est Hérode; où et le Christ, elle est de nouveau visible et leur montre la voie. Donc cette étoile est la voie, c’est le Christ, Jn 14,6; c’est que, dans le mystère de l’Incarnation, le Christ est l’étoile : car “une étoile s’élèvera de Jacob, et un homme surgira d’Israël” Nb 24,17. Aussi bien, où est le Christ, l’étoile est aussi : car Il est “l’étoile brillante du matin”, Ap, 22,16; c’est donc par sa propre clarté qu’Il se signale.
Cependant qui sont ces mages, sinon, comme une histoire nous l’apprend, des descendants de ce Balaam, qui a prophétisé : “Une étoile s’élèvera de Jacob”, Nb 24,17 ? Ils sont donc ses héritiers par la foi non moins que par la descendance. Lui a vu l’étoile en esprit, eux l’ont vue de leurs yeux et ont cru. Ils avaient vu une étoile nouvelle qu’on n’avait pas vue depuis la création du monde; ils avaient vu une créature nouvelle, et ils cherchaient non seulement sur terre, mais encore au ciel, le bienfait de l’homme nouveau, conformément au texte prophétique de Moïse : “Une étoile s’élèvera de Jacob et un homme surgira d’Israël”; et ils ont reconnu que c’était là l’étoile qui signale l’Homme-Dieu. Ils ont adoré le petit enfant : à coup sûr ils ne l’auraient pas adoré s’ils avaient cru qu’Il fût seulement un petit enfant. Le mage donc a compris que c’en était fini de ses artifices; et vous, ne comprenez-vous pas que vos richesses sont arrivées ? Lui rend hommage à un étranger; vous, ne reconnaissez-vous pas Celui qui était promis ? Lui croit, bien qu’il y perde; vous, ne songez-vous pas à croire dans votre intérêt ?
 


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  Documents associés : 
Lieu : 
Bethléem
Texte de l'Evangile : 
Matthieu 2,1-12
Clés de Lecture : 
Les savants aussi viendront de très loin pour adorer l’enfant Jésus
Symboles : 
Couronne
Expérience humaine : 
La recherche de la vérite
Accomplissement des Ecritures : 
Universalité du salut