Terres d'Evangile / Passion /L’Agonie

 
 
 Le jardin des oliviers
Comment comprendre que le Christ se soumette au stress le plus aigu en présence de ses disciples, alors que le reste de l’Evangile le montre si fort, sinon parce qu’il communie totalement à la volonté de son Père qui l’a envoyé pour sauver les hommes de leurs pires malheurs. Le plus malheureux, le plus humilié des hommes trouve à côté de lui Dieu fait homme.
 
Clés de Lecture :
 
L’agonie
La suite de cette nuit tragique se poursuivra par des événements imposés au Christ de l’extérieur, tandis qu’au moment de l’Agonie le drame est strictement intérieur à sa Personne. Il est dans un lieu familier, libre de s’enfuir, car son arrestation est prévisible, et Il reste sur place. Une telle force d’âme s’est déjà trouvée dans l’histoire des hommes, ainsi chez un autre sage menacé: Socrate, (Cf. Platon, “Le Criton”), chez un autre chef poursuivi par les Romains, Hannibal (Cf. Tacite, “Les Annales”), mais au contraire de ces deux héros, Jésus laisse apparaître une peur panique puisqu’elle va jusqu’à susciter une sueur de sang! Il se montre totalement humain, partageant pleinement la faiblesse humaine au point de heurter notre rêve inné de protection. Beaucoup, par la suite, refuseront, comme les Ariens, d’adorer un Dieu qui a eu peur… Ils préféreront inventer une autre variante au récit. Cependant le texte évangélique nous affirme qu’Il reste là parce que sa volonté humaine épouse totalement celle de Dieu. Quand nous entendons “Que ta volonté soit faite” dans ces circonstances précises, le paradoxe de la situation nous permet de soupçonner la réalité de la nature divine du Fils de Dieu. Le mot grec choisi par Saint Luc “théléma” résonne d’une acception de bienveillance que le mot français de volonté ne traduit pas exactement. Voilà le début d’une suite de phrases, égrenées au cours des heures suivantes, qui écarquillent notre regard jusqu’à lui faire entrevoir la vraie lumière de la Résurrection. Mais c’est au prix d’une telle conversion de mentalité que nous ne pouvons que nous reconnaître dans les Apôtres endormis de tristesse pendant que leur Maître a peur. Toutes les autres expressions employées par les évangélistes pour rendre compte de l’obéissance du Christ: “Non pas ma volonté…” ou bien “un ange vint pour le consoler…” développent cet instant d’une telle communion entre le Père et le Fils où Jésus dit “que ta volonté soit faite”, que c’est le sommet de la révélation du mystère de la personne du Christ, à la fois Dieu et homme.
 
L’agonie, Chemin de la croix
M.Diener


[ Montsevelier, Suisse ]
L’agneau de Dieu livré à l’épreuve, aquarelle
M.Diener (© Fondation Parfum de Béthanie)


[ St-Maurice, Suisse ]


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  Documents associés : 
Lieu : 
Le jardin des Oliviers
Texte de l'Evangile : 
Luc 22, 39-46
Marc 14, 32-38
Matthieu 26, 36-41
Symboles : 
L’huile
Expérience humaine : 
La peur
Accomplissement des Ecritures : 
Le secours de Dieu dans la détresse
Citations : 
Métropolite Antoine Bloom
Ambroise de Milan, IVe siècle