Terres d'Evangile / Paraboles /Le bon Samaritain

 
 
 C’est le Christ crucifié qui est le plus proche de tout homme
La parabole du Bon Samaritain ne propose pas des modèles de bonnes œuvres sociales mais elle explique comment le Christ nous sauve. Il ne s’agit pas de secours qui laissent les hommes extérieurs l’un à l’autre, mais de la reconnaissance de la valeur exceptionnelle de chacun parce qu’il est aimé par le Christ.
 
Accomplissement des Ecritures :
 
En quoi consiste le salut?
Cette parabole présente quatre façons de perdre l’attrait attaché à un état de vie: les brigands se sont servis de leur force pour voler, les deux ministres du Temple n’ont pas secouru un juif dans l’embarras, quant à ce dernier, il a perdu son argent, sa santé et son attrait. Qui restaurera l’harmonie perdue en guérissant les blessures, en assumant le service qui n’a pas été rendu et en manifestant une proximité sans faille de la victime? En prenant soin d’elle le Samaritain restitue l’honneur de tout le monde puisqu’il répare tous les dégâts. Ce sont les termes mêmes de la prophétie d’Isaïe qui décrit le Sauveur comme celui qui porte nos douleurs (Isaïe 53, 4). L’Histoire Sainte fait état de la purification au sens de restitution de l’agrément d’un objet, d’un lieu, d’une personne ou d’un peuple qui avait perdu sa grâce, c’est-à-dire la capacité d’attirer la faveur. Ce terme de purification se confond avec le rite liturgique de l’expiation qui n’est pas un châtiment, mais plutôt une action qui permet de revenir au bien originel. Les exemples ne manquent pas, mais le plus célèbre est l’intercession de Moïse après que les Hébreux aient construit un veau d’or pour l’adorer: la prière de Moïse en appelle à la bonté de Dieu pour obtenir la réconciliation du peuple avec lui. Il n’a qu’un mot pour rétablir la situation: “Souviens-toi d’Abraham, d’Isaac et d’Israël, tes serviteurs à qui tu as déclaré, en jurant par toi-même: ‘Je rendrai votre postérité aussi nombreuse que les étoiles du ciel.’ Et le Seigneur renonça à faire fondre sur son peuple le malheur.” (Exode 32, 13-14) Le psalmiste peut écrire: “J’espère en Dieu, je compte sur sa parole plus qu’un veilleur compte sur l’aurore, puisqu’auprès du Seigneur est la grâce, près de lui l’abondance du rachat, c’est lui qui rachètera Israël de tout ses fautes.” (Psaume 130, 5-8) Ce n’est pas par un marchandage ou un châtiment que la relation est rétablie avec Dieu, mais par la manifestation d’une miséricorde plus forte que la prévarication.
Saint Jean reconnaît que le salut des hommes vient de ce que le Christ a rendu évidente sa proximité d’eux: “En ceci s’est manifesté l’amour de Dieu pour nous, Dieu a envoyé son fils unique dans le monde afin que nous vivions par lui. En ceci consiste son amour: ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimé et qui a envoyé son Fils en victime de propitiation pour nos péchés.” (1 Jean 4, 9-10) Les termes d’expiation, de propitiation et d’intercession impliquent une double proximité, celle que l’intercesseur choisit d’établir avec le blessé ou le déviant et celle qu’il a avec le Père des miséricordes.
L’accomplissement de l’Ecriture est effectif lorsque entre deux hommes, étrangers l’un à l’autre, le souvenir du Christ devient si fort qu’ils prennent conscience de leur proximité; Jésus dit au légiste: “Va et toi aussi fais de même.” Comment le légiste pourra-t-il imiter le Samaritain sinon parce que Jésus vient de lui en raconter l’histoire? Nous pratiquons régulièrement les mots dits de recommandation qui rapprochent le demandeur d’un proche de celui auquel il s’adresse. La première recommandation du blessé c’est que le Bon Samaritain l’a aimé.
Et le légiste doit reconnaître en lui le proche, l’ami, le membre du Christ. Les paraboles ne se comprennent qu’en alternant les rôles des personnages proposés. Le bon pasteur porte un agneau blessé et il est pasteur en ce sens qu’il est l’agneau de Dieu, le bon samaritain est le serviteur du Seigneur et le disciple est à la fois le blessé soigné par le bon samaritain et le bon samaritain parce qu’il est membre du corps du Christ. Il n’y a pas de relation juste entre deux hommes sans qu’il y ait entre eux le Christ qui les sauve tous les deux.
 
Vitrail de Bourges


[ Bourges, France ]
Vitrail de Bourges


[ Bourges, France ]


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  Documents associés : 
Lieu : 
Jéricho
Texte de l'Evangile : 
Luc 10, 25-37
Clés de Lecture : 
C’est le christ crucifié qui est le plus proche de tout homme
Symboles : 
Le service
Expérience humaine : 
La ressemblance, source de sympathie
Citations : 
Saint Vincent de Paul, XVIIe siècle
Clément d’Alexandrie
Ambroise de Milan, IVe siècle