Terres d'Evangile / Résurrection /Emmaüs

 
 
 Au soir de Pâque
Après la mort du Christ deux disciples le rencontrent sur la route d’Emmaüs, sans le reconnaître parce qu’ils n’ont pas compris les prophéties que Jésus leur explique en route: le Père a envoyé son Fils non pour juger le monde, mais pour le sauver “ne fallait-il pas que le Christ souffrit pour entrer dans sa gloire”. Ils invitent alors le Christ à l’auberge, mais c’est lui qui les invite à son repas eucharistique: par ce signe, au lieu de considérer la mort du Christ comme un échec ils la voient comme la victoire sur le mal et le signe de l’alliance de Dieu avec les hommes.
 
Expérience humaine :
 
La manducation de la parole
La réunion de la Parole et de la nourriture en un même symbole est constante dans l’histoire. Chez les anciens Grecs, comme dans beaucoup de religions dites primitives, les célébrations religieuses associaient une lecture des textes de sagesse, voire leur présentation dramatisée, et un repas cultuel. Ce développement des rites fait partie de l’expérience universelle. Après avoir nourri l’esprit des fidèles par un enseignement on concrétisait cette première étape par la manducation des offrandes sacrifiées à cette intention. Ces deux étapes n’étaient pas considérées comme la succession de deux rites indépendants mais elles étaient étroitement imbriquées l’une dans l’autre. L’alliance entre ceux qui avaient entendu les textes était scellée par le repas commun. Les anciens espéraient même que cette nourriture, retenue sur les offrandes faites aux dieux, établirait un contrat entre ceux-ci et les hommes.
Néanmoins, ce sont les dévots de Dyonisos ou de Démeter qui étaient chargés d’apporter les animaux à égorger. La Tradition Biblique lit les textes célébrés pendant les liturgies comme des textes sacrés relevant de l’initiative directe de Dieu se révélant et elle maintient le signe du repas pascal comme constitutif de l’Alliance des membres du Peuple entre eux et avec Dieu à l’Horeb. La foi chrétienne fait du repas eucharistique le mémorial du salut universel réellement accompli dans l’histoire. Les Prophéties qui ont précédé la Passion et la Résurrection du Christ trouvent leur réalisation concrète dans la dernière Pâque qu’Il célèbre avec ses disciples.
L’ennui de beaucoup de pratiquants pendant la messe vient de ce que ce lien structurel entre la proclamation de la Parole et la consécration du pain et du Vin leur échappe. Beaucoup apprécient cette liturgie d’après la valeur du sermon, intéressant ou non, et ne prolongent leur assistance ensuite que par déférence à la tradition.
 
Dessin d’enfants


 


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  Documents associés : 
Lieu : 
Abu Gosh
Texte de l'Evangile : 
Luc 24, 13-35
Clés de Lecture : 
Au soir de Pâque
Symboles : 
Le pain rompu
Accomplissement des Ecritures : 
La parole et le pain
Citations : 
Grégoire le Grand, VIe siècle
Augustin (354-430), Questions sur les évangiles, 3, 25
Augustin (354-430), De l’Accord des Evangélistes, livre 3, ch. 25