Terres d'Evangile / Résurrection /Emmaüs

 
 
 Au soir de Pâque
Après la mort du Christ deux disciples le rencontrent sur la route d’Emmaüs, sans le reconnaître parce qu’ils n’ont pas compris les prophéties que Jésus leur explique en route: le Père a envoyé son Fils non pour juger le monde, mais pour le sauver “ne fallait-il pas que le Christ souffrit pour entrer dans sa gloire”. Ils invitent alors le Christ à l’auberge, mais c’est lui qui les invite à son repas eucharistique: par ce signe, au lieu de considérer la mort du Christ comme un échec ils la voient comme la victoire sur le mal et le signe de l’alliance de Dieu avec les hommes.
 

Citations :Grégoire le Grand, VIe siècle
Augustin (354-430), Questions sur les évangiles, 3, 25
Augustin (354-430), De l’Accord des Evangélistes, livre 3, ch. 25


 
Grégoire le Grand, VIe siècle
Homélie sur les évangiles 22

Lorsque le Christ est reçu dans la personne de ses membres, lui-même s’approche de ceux qui le reçoivent; car il suit: “Et il entra avec eux” ils dressent la table, ils servent les aliments et ils reconnaissent dans la fraction du pain le Dieu qu’ils n’avaient pas reconnu quand il leur expliquait les Saintes-Ecritures. Car il suit: “Pendant qu’il était à table avec eux, il prit du pain, le bénit, et l’ayant rompu, il le leur donna, et leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent.”
 


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Augustin (354-430), Questions sur les évangiles, 3, 25
Ou encore: lorsque le Seigneur feint d’aller plus loin et que, marchant avec ses disciples qui ne le reconnaissent point, il leur explique les Saintes-Écritures, il veut nous montrer que les hommes peuvent arriver à le connaître en pratiquant les devoirs de l’hospitalité de sorte que, quand il se sera plus éloigné des hommes et sera retourné au plus haut des cieux, il pourra encore habiter avec ceux qui exercent l’hospitalité à l’égard de ses serviteurs. Ainsi, celui qui, après avoir reçu l’enseignement de la parole, est en communion de biens avec celui qui l’instruit, celui-là retient le Christ et l’empêche de s’éloigner de lui. En effet, les disciples d’Emmaüs avaient reçu l’enseignement de la parole puisqu’il leur avait expliqué les Écritures. Or, comme ils exercèrent l’hospitalité, ils reconnurent dans la fraction du pain celui qu’ils n’avaient pas reconnu quand il leur expliquait les Ecritures; car ce ne sont pas ceux qui écoutent la loi qui sont justifiés devant Dieu, mais ceux qui la pratiquent.
 


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Augustin (354-430), De l’Accord des Evangélistes, livre 3, ch. 25
Saint Marc dit que Jésus apparut à ces deux disciples sous une autre forme. (Ibid.)Saint Luc exprime la même pensée en disant que leurs yeux étaient retenus et ne pouvaient le reconnaître. (Lc 34, 16.) En effet, quelque phénomène affectait leurs yeux et les empêcha de voir jusqu’à la fraction du pain; et c’était par suite d’un dessein mystérieux que le Sauveur leur apparut sous une forme étrangère, et qu’ils ne le reconnurent qu’à la fraction du pain comme le rapporte saint Luc. Leurs yeux éprouvèrent quelque chose de semblable à la disposition de leur esprit qui ignorait encore que le Christ dût souffrir et ressusciter. Ce n’était point la vérité qui les trompait, mais incapables de la comprendre, ils prenaient encore pour elle les vaines pensées de leur esprit. Nul de même ne peut espérer connaître Jésus-Christ, s’il n’est participant de son corps, c’est-à-dire de l’Eglise dont l’unité nous est représentée par l’Apôtre dans le sacrement du pain lorsqu’il dit : “Nous ne sommes tous qu’un seul pain et qu’un seul corps, nous tous qui participons à un même pain.” (1 Corinthiens 10, 17.)
 


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  Documents associés : 
Lieu : 
Abu Gosh
Texte de l'Evangile : 
Luc 24, 13-35
Clés de Lecture : 
Au soir de Pâque
Symboles : 
Le pain rompu
Expérience humaine : 
La manducation de la parole
Accomplissement des Ecritures : 
La parole et le pain