Histoires de Rome / La Réforme catholique /L’explosion du baroque

 
 
 L’explosion du baroque
Le Concile de Trente a suscité des œuvres d’art très différentes et cependant complémentaires. En particulier les deux plus petites églises du Quirinal traduisent de façon opposée, mais non contradictoire, l’expérience de la prière. St-Charles exprime un dépouillement idéal et St-André accumule les effets de façon jubilatoire.
 
Citations :
 
Notes sur la vie du Bernin
“Si le Bernin n’a pas été personnellement un mystique, il a possédé une grande intelligence de ce que pouvait être la mystique. Il a été certainement un bon chrétien, mais il y a plusieurs demeures dans la maison de Dieu. La sienne n’était pas une cellule de pénitence. Il a aimé ce qui était merveilleux, ce qui était magnifique. Merveille et magnificence, telles sont les qualités de sa chaire de Saint Pierre.” (V.-L. Tapié, Baroque et classicisme, Plon, 1957)

“On ignore trop que Bernin communiait deux fois par semaine et suivait chaque année les exercices spirituels de Saint Ignace. Dans sa vieillesse, ses dernières productions seront des gravures d’un mysticisme vibrant, dont il puise l’inspiration dans les conseils et les sermons de son directeur spirituel.” (O. de la Brosse, Le message spirituel des artistes à Rome, Centre Saint Louis de France, 1979)

 


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L’extase de sainte Thérèse d’Avila
“Le reliquaire est dominé par un groupe qui représente sainte Thérèse à genoux et un ange brandissant une flèche. C’est ici la seconde vision citée par la bulle du Pape et la plus célèbre de toutes, celle de la transverbération. Voici comment la sainte la raconte: ‘Dieu voulut que je visse à ma gauche un ange sous une forme corporelle... Il n’était pas grand, mais il était très beau; son visage ardent indiquait qu’il appartenait à cet ordre de la hiérarchie céleste où les anges semblent brûler. On les appelle, je crois, des séraphins; car, quand les anges m’apparaissent dans le ciel, je vois qu’il y a entre eux des différences, mais je ne sais pas les exprimer par des paroles. Il avait à la main un long javelot d’or, dont la pointe de fer laissait échapper une flamme. Il m’en perça soudain le coeur jusqu’aux fibres les plus profonds et il me semblait qu’il en emportait des lambeaux en le retirant. Puis il me laissa tout embrasée de l’amour de Dieu. La douleur était si vive qu’elle m’arrachait des gémissements, mais la suavité qui l’accompagnait était si grande que je n’aurais pas voulu que cette souffrance me fût enlevée; car cette suavité n’était autre que Dieu lui-même. Cette souffrance n’est pas corporelle mais spirituelle, bien que le corps n’y soit pas tout-à-fait étranger.” (Extrait de E.Mâle, L’Art Religieux du XVIIe siècle, Armand Colin, Paris, 1984)

“L’art baroque fait lever les yeux vers le ciel, il se spécialise dans la traduction de l’extase... La méthode de la représentation sensible est employée pour suggérer l’ineffable, elle transpose la démarche de la dévotion contemporaine vers les délices du pur amour...” (J.Maury et R.Percheron, Itinéraires romains, Téqui, Paris)

 


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  Documents associés : 
Lieu : 
Le quartier du Quirinal
Description de l'image : 
St-Charles-aux-Quatre-Fontaines: l’élan des cœurs simples
St-André-du-Quirinal: la liberté des pèlerins de l’au-delà
Sens actuel : 
La vie mystique aujourd’hui
Signes de la foi : 
Les mystiques de la réforme catholique