Symboles / Créations humaines /Visage, masque, icône

 
 
 Visage, masque, icône
 

Développements :La Gorgone grecque
Masque du Mexique
Masque d’ancêtre
Moïse au buisson ardent
Médaillon du Christ à l’intrados de St-Vital, Ravenne
Bon Pasteur
La Transfiguration
Ange présentant le voile de Véronique, statue du Bernin pour le Pont Saint Ange, Rome
Mandilyon
Saint Suaire
Couronnement de la Vierge, Cathédrale de Reims
Le catéchiste enseignant les disciples


 
La Gorgone grecque
L’attribution d’un pouvoir à la représentation du visage culmine dans le mythe de la Gorgone : cette divinité infernale et monstrueuse, décapitée par Persée, pétrifiait celui qui la regardait de face entraînant sa mort immédiate. Cependant, la mythologie grecque admettait parfois une rencontre des dieux et des hommes, mais dans ce cas la divinité se déguisait sous la forme d’un aigle, d’un taureau, de n’importe quel attribut qui évite de dévoiler son vrai visage.
 
La Gorgone grecque
(© A. et U. Held)


 


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Masque du Mexique
Analogiquement on peut considérer que les masques employés dans les cérémonie traditionnelles d’Extrême Orient, d’Afrique, d’Amérique du sud relèvent de la même crainte puisque pour représenter un certain aspect de l’action divine ils montrent une stylisation du visage mystérieux et cachent même le danseur célébrant.
Les religions amérindiennes ont développé un art très savant pour rendre présentes les puissances supérieures sous l’aspect d’un masque qui transforme la structure du visage. La composition artistique faite par l’homme cache donc la présence de l’idole. autant qu’elle la manifeste.
 
Masque du Mexique
(© A. et U. Held)


 


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Masque d’ancêtre
Loin de la terreur suscitée par l’évocation de Dieu, les Africains ont honoré l’action de celui-ci à travers des masques cérémoniels qui synthétisent l’œuvre créatrice dans la nature ou dans la généalogie humaine. Même le masque d’ancêtre renvoie au Créateur qui est à l’origine de la filiation historique. Il ne s’agit plus d’une illusion affirmée par l’exactitude des traits du pharaon ou de l’empereur romain, mais d’une abstraction respectueuse de l’invisibilité de l’action de Dieu à travers ses créatures.
 
Masque d’ancêtre, Bénin


 


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Moïse au buisson ardent
La Bible prépare le peuple élu à la possibilité de contempler Dieu face-à-face par des épisodes mystérieux dont Moïse et Elie sont les acteurs privilégiés. Les récits de l’histoire sainte manifestent combien ces personnages sont fondamentalement changés par l’instant exceptionnel de la vision de Dieu. Moïse devait voiler son propre visage, tant l’éclat laissé par sa rencontre avec Dieu effrayait le peuple dont il avait la charge.
 
Moïse au buisson ardent

Presbyterium de St-Vital

[ Ravenne, Italie ]
 


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Médaillon du Christ à l’intrados de St-Vital, Ravenne
Lorsque Philippe demande à Jésus: “Montre nous le Père et cela nous suffit”, le Christ s’étonne: “Celui qui m’a vu a vu le Père.” Voilà pourquoi la religion chrétienne est seule à représenter Dieu sous les traits du Christ, tel que l’Evangile nous permet de le connaître, à la fois Fils du Père et exposé à la souffrance et à la mort pour être vainqueur de celle-ci. En lui, Dieu nous offre d’entrer en relation avec lui.
 
Médaillon du Christ à l’intrados de St-Vital

St-Vital

[ Ravenne, Italie ]
 


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Bon Pasteur
Si les apôtres ont pu reconnaître le Ressuscité après Pâques, c’est que les années passées avec le Christ les avaient rendu assez intimes avec Lui pour que la métamorphose de sa victoire sur la mort ne les empêche pas de retrouver sa présence : quand Jésus les rejoint sur les bords du lac, Jean s’écrie “c’est le Seigneur”. C’est tout l’Evangile qui décrit la personne du Messie et permet à tout homme qui le suit de pressentir le visage de Dieu dès cette terre et d’être capable de le voir face-à-face après l’ultime purification de la mort.
 
Bon Pasteur

Mausolée de Galla Placidia

[ Ravenne, Italie ]
 


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La Transfiguration
Alors que les apôtres, figurés ici comme des brebis, étaient admis à contempler le visage du Christ rayonnant de toute sa gloire, pendant qu’ils entendaient Moïse et Elie parler de la Passion avec le Sauveur. Pourtant, ces disciples demandaient de dresser des tentes pour prolonger ce bonheur en échappant à la Croix.
 
La Transfiguration
Mosaïque
St-Apollinaire-in-classe

[ Ravenne, Italie ]
 

Liens associés :

Le bon larron
L’Evangile de la Transfiguration

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Ange présentant le voile de Véronique, statue du Bernin pour le Pont Saint Ange, Rome
La tradition a retenu le voile dont sainte Véronique a essuyé le visage de Jésus pendant le chemin de croix comme la véritable image du Christ, défiguré par les outrages des soldats pendant sa passion. Ils ont prêté le nom de Véronique (vraie icône) à la femme dont la dévotion religieuse envers le Fils de Dieu portant toutes les souffrances humaines a mérité le miracle qui nous conserve le mandilyon.
 
Ange présentant le voile de Véronique, statue du Bernin

Pont Saint-Ange

[ Rome, Italie ]
 


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Mandilyon
Les peintres n’ont cessé de reproduire les traits du Supplicié car le paradoxe de la Passion et de la Résurrection est le plus propre à manifester la transcendance de Dieu: “Mes pensées ne sont pas vos pensées et mes voies ne sont pas vos voies.” Saint Paul s’exclamera “je n’ai rien voulu prêcher d’autre parmi vous que le Christ crucifié”. Quelle autre religion offre un supplicié à l’adoration des fidèles?
 
Mandilyon
(© A. et U. Held)


 


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Saint Suaire
De la même façon la sainte Face imprimée sur le suaire conservé à Turin est vénérée comme l’authentique visage de Jésus. L’hommage rendu au Christ supplicié porte à son sommet la vénération de l’enfant Jésus à Bethléem. Cette révélation de Dieu à travers les images extrême de la faiblesse dépasse toute construction humaine qui cherche dans la puissance une image divine. Associant les deux états d’impuissance les plus impressionnants de la vie du Christ, sainte Thérèse de Lisieux a choisi de s’appeler soeur Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face.
 
Saint Suaire
(© A. et U. Held)


 


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Couronnement de la Vierge, Cathédrale de Reims
En composant la scène du couronnement de la Vierge, les Chrétiens illustrent la promesse de saint Jean: “Nous le verrons tel qu’il est et nous lui serons semblables” et ils professent leur confiance dans le don de Dieu qui se donne en personne à ceux qui sont prêts à reconnaître simultanément la distance infinie qui sépare les hommes pécheurs du Très-Haut et la miséricorde inouïe du Créateur qui se livre à l’homme. A travers l’image de la grâce faite à Marie, l’Eglise manifeste son espérance de la vision face-à-face qui donne sens aux épreuves de ce monde. Cette contemplation est si grande qu’elle transforme l’homme au point de le rendre semblable à Dieu. En voyant son Fils crucifié dans la gloire du Père, Marie passe de sa foi au pied de la croix à l’évidence du mystère de Dieu. L’Evangile rapporte l’exemple du bon larron qui, émerveillé par l’innocence du Christ, est tout prêt à comprendre la promesse de celui-ci: “Ce soir même tu seras avec moi dans le Paradis.” Pourtant il ne voit dans l’instant que le visage agonisant du crucifié et, à ce moment, il dépasse la compassion envers un innocent et il entrevoit sa toute-puissance, puisqu’il ose demander d’être avec le Christ dans le royaume, comme si ses crimes antérieurs étaient effacés par sa contemplation.
 
Couronnement de la Vierge

Cathédrale de Reims

[ Reims, France ]
 

Liens associés :

Couronnement de la Vierge, Notre-Dame de Paris

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Le catéchiste enseignant les disciples
La possibilité de voir Dieu face-à-face après la mort est l’accomplissement de l’acte de foi proposé aux lecteurs de l’Evangile qui discernent à travers le témoignage des disciples du Christ les traits d’une personne à laquelle ils peuvent s’unir spirituellement ou sacramentellement dès cette terre.
L’art sacré occidental ou la liturgie orientale découle du mystère de l’incarnation : si Dieu s’est fait homme, l’histoire de sa manifestation dans notre chair introduit à son intimité dès cette vie, en attendant la vision bienheureuse.
 
Le catéchiste enseignant les disciples, bas-relief, sarcophage alexandrin


[ Florence, Italie ]
 


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  Documents associés : 
Présentation : 
Buste de Homère
Image mère : 
Statues de l’entrée du temple de Ramsès