|  | | | Il n’y a pas de vraie prière sans repentir A cause de la nature du péché, rupture du lien filial envers Dieu, le pardon n’est possible que par un retour humble vers le Père. Celui-ci implique nécessairement le respect d’autrui, voire la miséricorde envers lui. | | Citations : | |  Jean XIII Le pouvoir du mal, Bernard Bro, Cerf, Paris, 1976 “N’est-il pas significatif que l’homme qui a le plus contribué à rajeunir l’Eglise en notre temps, Jean XXIII, ait tenu à faire, dès les débuts de son pontificat, une visite à des prisonniers. Acte insolite s’il en fut, mais sans doute annonciateur d’un avenir,, Et son successeur, Paul VI, a tenu à renouveler le geste;
“Deux mois environ après son élection, Jean XXIII surprit tout le monde en décidant de se rendre, le 26 décembre 1958, en l’immense prison romaine, construite par ses prédécesseurs du xix siècle, qui lui avaient donné le nom, bien intentionné, mais étrange pour nous, de “Reine du ciel”, Regina caeli. Il y prononça une allocution improvisée.
durant sa visite. Un homme âgé, au casier judiciaire chargé, s’agenouilla devant lui en disant: “Saint-Père, j’ai commis bien des erreurs”. Et le Pape, en larmes, essuya ses yeux, puis lui donna un gros baiser, et lui répondit: “J’ai mis mes yeux dans tes yeux et mon cœur dans ton cœur”. Lorsqu’il passa devant les cellules où les incorrigibles étaient gardés derrière des barreaux, il donna, sur un ton auquel on ne pouvait rien répliquer, l’ordre d’ouvrir les grilles, et il ajouta: “Ne les enfermez pas quand je suis là: ce sont tous des enfants de notre Dieu”...
“Son message public fut tout d’amour et d’espérance, et un courant d’affection, de confiance, d’estime, passait de lui à eux. Il ne commença point par les exhorter, à rester, après leur élargissement, dans le droit chemin. “Mes chers fils, mes chers frères”, leur dit-il en leur ouvrant ses bras, sur un ton et d’un geste qui suffirent, sans qu’aucun ordre fût donné, à assurer un silence absolu, recueilli. Des hommes se sentaient en présence d’un homme, et ses paroles exprimèrent d’abord un aveu, presque une confession: “Moi-même, jadis, j’ai été un voleur”. Mais avant d’expliquer comment, il raconte que, quand il était jeune, un de ses propres frères avait braconné; s’étant livré à la chasse sans permis, il fut pris et mis en prison; toute la famille alla le voir, et le futur Pape en était resté fort impressionné. Depuis lors, il avait compris comment un homme peut en venir à enfreindre la loi, pour nourrir sa famille qui a faim. “Moi-même, quand j’étais enfant, une fois, j’ai volé: c’était une pomme. J’en éprouvai un remords aussi grand que le vôtre, et longtemps je me repentis de ce péché. Mais j’avais eu de la chance: je n’avais pas été pris!” Il rit encore, et ne peut se retenir d’ajouter en patois de Bergame: “D’ailleurs, cette pomme, comment aurais je pu la restituer? Je l’avais mangée.” Il y eut un grand rire, parmi les prisonniers,, “Allez de l’avant continua-t-il, et riez: aujourd’hui, c’est mon tour d’être prisonnier avec vous; La prochaine fois que vous écrirez à vos familles, dites que le pape est venu passer un moment avec vous. Et chaque jour, j’aurai une pensée pour vous tous, qui m’êtes si chers.”
“ Tout le monde se rendait compte que tout cela était sincère, senti.
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| |  Augustin (354-430) Sermon 115, 2 Le pharisien disait: je ne suis pas comme certains hommes. Quels sont-ils ces autres hommes, sinon tous, lui excepté? Moi, je suis juste, les autres sont pécheurs; je ne suis pas comme les autres hommes, injustes, voleurs, adultères. Et voilà que la présence de ce publicain lui donne l’occasion d’un orgueil plus grand encore. Moi, je suis un homme à part; lui, il est comme les autres. Je ne suis pas de son espèce, grâce à mes oeuvres de justice qui font que je ne suis pas un pécheur.
Je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tout ce que je possède. Que demande-t-il à Dieu? Cherchez dans ses paroles, vous ne trouverez rien. Il montait soi-disant Pour prier: or, il ne demande rien à Dieu, il se loue. Ne rien demander à Dieu, mais se louer, c’est évidemment trop peu; insulter en outre celui qui demande, c’est le comble!
Le publicain se tient à distance et pourtant il s’approche de Dieu; les reproches que lui dicte son cœur marquent la distance, mais son amour le rapproche de Dieu. Le publicain se tient à distance, mais le Seigneur s’approche pour l’écouter.
Le Seigneur est élevé, il se penche vers les humbles, tandis que les superbes, comme ce pharisien, il les connaît de loin. Oui, Dieu regarde a distance ces genslà et il ne leur pardonne pas. Voyez, par contre, l’humilité du publicain. Il ne se contente pas de se tenir à distance, il ne lève même pas les yeux vers le ciel. Il n’ose lever les yeux pour qu’on le regarde. Sa conscience l’abaisse, mais l’espérance le soulève. En outre, il se frappe la poitrine. De lui-même, il réclame son châtiment, aussi Dieu pardonne-t-il à celui qui avoue: Seigneur, sois propice au pécheur que je suis: le voilà celui qui demande!... Il se fait son propre juge et Dieu plaide sa cause... Il s’accuse et Dieu le défend. Il le défendit si bien qu’il le jugea ainsi: “Ce publicain s’en retourna chez lui justifié.” | |
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