Terres d'Evangile / Passion /Le Calvaire

 
 
 La mort de Jésus
Le Calvaire est le lieu et le moment où se concentre toute l’œuvre du Christ et où il répond à toutes les interrogations humaines. Ses dernières paroles en développent le sens jusqu’à l’instant ultime où il remet son souffle à son Père, il lui remet sa vie avec une confiance si totale, qu’il déchire tous les liens que les hommes ont avec le mal et la mort: l’égoïsme, la jalousie, la violence, la vengeance.
 
Expérience humaine :
 
La vengeance
Le désespoir de l’homme est nourri d’une culpabilité confuse qui anime par voie de conséquence un désir sournois de vengeance. Le résultat de ce processus est une solitude qui isole l’homme qui souffre et le replie sur lui-même.
Tant que l’homme ne reconnaît pas ses fautes il en conçoit une culpabilité qui ronge ses relations à autrui. Lorsqu’un enfant se sent coupable et ne veut pas le reconnaître, il agresse les autres pour leur faire porter la responsabilité de sa faute. Nous rions de le voir grimacer en tapant sur son frère innocent en l’accusant: “Tu es méchant”, mais nous faisons de même en tant qu’adultes et si j’accuse un autre à ma place, cela m’enferme dans un isolement qui me conduit au désespoir. Si la mort accable tant d’entre nous, qu’il s’agisse d’eux-mêmes ou de leurs proches, c’est qu’elle ne peut être comprise que comme l’échec ultime des failles de la communication avec autrui. La mort d’autrui est ressentie alors comme la punition de tous les manques de communication antérieure. Cette étape de l’existence est alors le sommet des déceptions préalables.
La grande préoccupation qui marque la réflexion humaine demeure la finitude de la vie. Plusieurs tentatives ont été proposées aux cours des siècles, soit d’accepter la mort comme inévitable, soit d’envisager une survie mystérieuse, soit d’espérer une réincarnation. A la différence de ces philosophies le christianisme reconnaît dans la personne du Christ celui qui est victorieux de la mort dans sa vie même.
Le signe ultime de ce désespoir est l’expérience de la mort, soit des proches, soit de soi-même, qui ne peut se comprendre que comme un échec irrémédiable au terme des compromissions préalables avec les composantes de la mort. Toute la littérature de tous les pays a uni la trahison amoureuse et l’expérience de la mort. Si la rupture s’accompagnait de l’aveu de la faute et de la demande de pardon, elle ne serait pas vécue comme une expérience de mort. Et ce n’est pas une exagération parce que le mouvement de haine est une composante de l’isolement qui culmine à la mort. La foi des chrétiens accepte cette vérité parce qu’elle est justifiée. Néanmoins l’ambiguïté du cœur humain fait qu’à côté de ces tendances de mort subsiste toujours un espoir, même ténu, à quoi répondent toutes les étapes de la vie du Christ: son enseignement, ses miracles, son comportement devant ses ennemis. Cette victoire prodigieuse sur la mort permet aux disciples du Christ d’espérer ressusciter avec lui et grâce à lui: “Le Christ, mon espérance, est ressuscité… Nous le savons le Christ est vraiment ressuscité des morts.” (Victimae paschali laudes, Hymne de la fête de Pâques)
Chaque dimanche les fidèles affirment à la messe: “Je crois en Dieu, en Jésus Christ son Fils unique crucifié pour nous sous Ponce Pilate, il souffrit sa passion et fut mis au tombeau, il ressuscita le troisième jour, … j’attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir.”
Le symbole immédiat de cette mort et de cette vie se trouve dans le récit de s. Jean: “Un des soldat lui frappa le côté d’un coup de lance et il en sortit aussitôt du sang et de l’eau. L’évangéliste fut tellement impressionné par cette scène, qu’il engage toute son autorité pour affirmer: “Celui qui vu a rendu témoignage et son témoignage est conforme à la vérité et d’ailleurs celui-là sait qu’il dit ce qui est vrai afin que vous aussi vous croyez.”
 
Saintes Femmes sur le chemin de croix, bois gravé


L’amour et la mort, tableau
Hans Baldung Grien




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  Documents associés : 
Lieu : 
Chapelle du Calvaire
St-Sépulcre
Texte de l'Evangile : 
Luc 23, 33-43
Jean 19, 25-35
Clés de Lecture : 
La mort de Jésus
Symboles : 
Le sang et l’eau
Accomplissement des Ecritures : 
Les sept paroles du Christ en croix. Ce soir même tu seras avec moi dans le Paradis.
Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font
Femme, voici ton fils
Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?
J’ai soif
Tout est achevé
Père, entre tes mains je remets mon esprit
Coup de lance
Citations : 
Marie et Jean près de la croix
Augustin (354-430)
Concile Vatican II
S.Grégoire Le Grand (540-604)
S.Jean Chrysostome (344-407 apr.J.-C.)
S.Maxime le Confesseur (v.580-662)
Rémi Brague
Ambroise de Milan, IVe siècle