Terres d'Evangile / Passion /Le Calvaire

 
 
 La mort de Jésus
Le Calvaire est le lieu et le moment où se concentre toute l’œuvre du Christ et où il répond à toutes les interrogations humaines. Ses dernières paroles en développent le sens jusqu’à l’instant ultime où il remet son souffle à son Père, il lui remet sa vie avec une confiance si totale, qu’il déchire tous les liens que les hommes ont avec le mal et la mort: l’égoïsme, la jalousie, la violence, la vengeance.
 

Citations :Marie et Jean près de la croix
Augustin (354-430)
Concile Vatican II
S.Grégoire Le Grand (540-604)
S.Jean Chrysostome (344-407 apr.J.-C.)
S.Maxime le Confesseur (v.580-662)
Rémi Brague
Ambroise de Milan, IVe siècle


 
Marie et Jean près de la croix
“Jésus donc voyant sa mère et, se tenant près d’elle, le disciple qu’il aimait, dit à sa mère: ‘Femme, voici ton fils.’ Puis il dit au disciple: ‘Voici ta mère’” Jean 19,26.

“Le Christ est donc l’Epoux d’une Eglise annoncée dans toutes les nations, propagée et développée jusqu’aux confins de la terre à partir de Jérusalem. ... L’Epoux avant de partir, confie l’épouse à ses amis. Devant monter au ciel, il confie à nouveau l’Eglise aux Apôtres [comme il l’avait confiée à Saint Jean]” Augustin (354-430), Sermon 183,11.

Elle est aussi appelée mère parce qu’elle enfante spirituellement et virginalement par le baptême les fidèles au Christ: “La Vierge Marie, qui, à l’annonce de l’ange, a accueilli dans son coeur et dans son corps le Verbe de Dieu et mis au monde la Vie, est reconnue et honorée comme la vraie mère de Dieu et du Redempteur. ... ‘Elle est vraiement mère des membres du Christ, ... puisqu’elle a coopéré par sa charité à la naissance dans l’Eglise des fidèles, qui sont les membres de cette Tête’” (Augustin, Sur la saint virginité 6) Vatican II, Lumen gentium 53.

Jean et Marie représentent l’Eglise au pied de la croix et la Sainte Vierge fait partie de l’Eglise comme lui. La Rédemption fait d’eux un seul corps avec le Christ. Jean devient son frère par grâce, voilà pourquoi Jésus lui donne Marie pour Mère: “Notre Seigneur a daigné appeler les fidèles ses frères... celui qui est devenu le frère et la soeur de Jésus Christ par la foi, mérite de devenir sa mère par la prédication, car il enfante le Seigneur en le produisant dans le coeur des auditeurs, et il devient sa mère s’il fait naître par ses paroles l’amour du Sauveur dans l’âme du prochain” Grégoire Le Grand (540-604), Homélie 31 sur les Evangiles.

“Il n’y a qu’une seule noblesse, c’est de faire la volonté de Dieu, comme il nous l’apprend dans les paroles suivantes: ‘Quiconque fera la volonté de mon Père qui est au ciel, celui-là est mon frère, ma mère et ma soeur’ (Matthieu 12,50). Bien des mères ont proclamé le bonheur de la sainte Vierge et de son chaste sein; elles ont désiré pour elles une maternité semblable. Qui les empêche d’obtenir ce bonheur? Le Sauveur vous a ouvert une large voie, et il a permis non seulement aux femmes, mais encore aux hommes de devenir mères de Dieu” S.Jean Chrysostome (344-407 apr.J.-C.), Homélie 45 sur l’Evangile de Matthieu.

C’est ainsi que l’Apôtre Saint Paul écrivant aux Galates (4,19) leur dit: “Mes petits enfants, que j’enfante de nouveau, jusqu’à ce que le Christ soit formé en vous” . “Le Christ, de sa propre volonté, est mystiquement engendré, en ceux qui gardent leurs âmes du péché, il s’incarne par ceux qui sont sauvés et rend l’âme qui l’engendre mère vierge” S.Maxime le Confesseur (v.580-662), Exposition sur la prière du Seigneur, dans PG 90, 889C.

“Le Christ appelle ici Marie femme et mère car Il voit en elle s’accomplir le mystère de l’Eglise, épouse du Christ parce qu’il s’est mystérieusement uni à lui l’humanité pour ne former avec elle plus qu’un seul corps, comme lors de l’alliance du mariage, où les deux ne forment plus qu’un. C’est ainsi que le Christ appelle Marie femme pour la première foi aux noces de Cana, où il a transformé l’eau en vin signifiant par là l’union de sa divinité à l’humanité, “mariage spirituel entre le Fils de Dieu et la nature humaine” -- S.Thomas d’Aquin (1225-1274), Somme théologique, III, qu.30,art.1.

 
Jean et Marie auprès de la croix, XIs.

musée d’Art et d’Histoire

[ Fribourg, Suisse ]
Détail de la crucifixion
diptyque d’ivoire
Musée du Louvre

[ Paris, France ]
Crucifixion, XIIIe siècle

Musée du Louvre

[ Paris, France ]
 


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Augustin (354-430)
Sermon 183,11

“Le Christ est donc l’Epoux d’une Eglise annoncée dans toutes les nations, propagée et développée jusqu’aux confins de la terre à partir de Jérusalem. ... L’Epoux avant de partir, confie l’épouse à ses amis. Devant monter au ciel, il confie à nouveau l’Eglise aux Apôtres [comme il l’avait confiée à Saint Jean]”
 


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Concile Vatican II
Lumen gentium 53

Elle est aussi appelée mère parce qu’elle enfante spirituellement et virginalement par le baptême les fidèles au Christ:
“La Vierge Marie, qui, à l’annonce de l’ange, a accueilli dans son coeur et dans son corps le Verbe de Dieu et mis au monde la Vie, est reconnue et honorée comme la vraie mère de Dieu et du Redempteur. ... ‘Elle est vraiement mère des membres du Christ, ... puisqu’elle a coopéré par sa charité à la naissance dans l’Eglise des fidèles, qui sont les membres de cette Tête’” (Augustin, Sur la saint virginité 6)
 


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S.Grégoire Le Grand (540-604)
Homélie 31 sur les Evangiles

Jean et Marie représentent l’Eglise au pied de la croix et la Sainte Vierge fait partie de l’Eglise comme lui. La Rédemption fait d’eux un seul corps avec le Christ. Jean devient son frère par grâce, voilà pourquoi Jésus lui donne Marie pour Mère:
“Notre Seigneur a daigné appeler les fidèles ses frères... celui qui est devenu le frère et la soeur de Jésus Christ par la foi, mérite de devenir sa mère par la prédication, car il enfante le Seigneur en le produisant dans le coeur des auditeurs, et il devient sa mère s’il fait naître par ses paroles l’amour du Sauveur dans l’âme du prochain”
 


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S.Jean Chrysostome (344-407 apr.J.-C.)
Homélie 45 sur l’Evangile de Matthieu

“Il n’y a qu’une seule noblesse, c’est de faire la volonté de Dieu, comme il nous l’apprend dans les paroles suivantes: ‘Quiconque fera la volonté de mon Père qui est au ciel, celui-là est mon frère, ma mère et ma soeur’ (Matthieu 12,50). Bien des mères ont proclamé le bonheur de la sainte Vierge et de son chaste sein; elles ont désiré pour elles une maternité semblable. Qui les empêche d’obtenir ce bonheur? Le Sauveur vous a ouvert une large voie, et il a permis non seulement aux femmes, mais encore aux hommes de devenir mères de Dieu”
 


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S.Maxime le Confesseur (v.580-662)
Exposition sur la prière du Seigneur, dans PG 90, 889C

C’est ainsi que l’Apôtre Saint Paul écrivant aux Galates (4,19) leur dit: “Mes petits enfants, que j’enfante de nouveau, jusqu’à ce que le Christ soit formé en vous” . “Le Christ, de sa propre volonté, est mystiquement engendré, en ceux qui gardent leurs âmes du péché, il s’incarne par ceux qui sont sauvés et rend l’âme qui l’engendre mère vierge”
 


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Rémi Brague
“Pour un sens chrétien de la mort”, dans Le pouvoir du mal, Bernard Bro, Cerf, Paris, 1976

“Ce qui est chrétien dans les chrétiens, c’est le Christ” (saint Augustin). La mort du Christ est l’unique mort chrétienne. S’interroger sur le sens de la mort chrétienne, c’est contempler la mort du Christ.
“Le premier trait remarquable et même unique de cette mort est qu’elle est libre: “Ma vie, nul ne la prend, mais c’est moi qui la donne” (Jn 10, 18). On ne peut pas parler d’un suicide plus ou moins conscient (Nietzsche)... Le suicide consiste à se tuer soi-même. Or la manière dont le Christ est lui-même n’est justement pas la manière du monde, notre manière qui consiste à disposer de soi-même. Cette manière est trinitaire. Le Christ est Logos, Verbe, parole, comme parole du Père., Aucune parole ne parle de soi-même, mais à partir de celui qui parle (cf. Jn 5, 3; 6, 3 8; 7, 17, etc.)... Ce qui rend de même le Christ, comme parole de Dieu, libre, c’est l’accomplissement dans l’obéissance de son être de Verbe: plus il obéit au Père qui l’émet, plus il est lui-même, plus il est libre.
Son obéissance porte à sa perfection sa liberté d’être lui-même. Le Christ comme Verbe n’a donc pas besoin d’être libéré. 111 n’a aucun obstacle à écarter pour être libre. Sa liberté n’est pas négative (libération des contraintes), il la possède d’avance... Le Christ comme Verbe n’a nul besoin d’être libéré. Sa mort n’est donc pas une libération, par exemple de l’écorce que serait sa nature humaine assumée par l’Incarnation.. Le Verbe incarné ne meurt pas pour se libérer, mais pour libérer les hommes.
“Un autre trait est que sa mort est un don... La mort est le sceau du don de la vie, elle montre que ce don est irrévocable. Donner sa vie ne veut pas seulement dire se sacrifier, mais aussi communiquer sa manière propre de vivre, la manière dont Il vit dans la Trinité à partir du Père et vers le Père. Ce qui est communiqué est justement la communication avec le Père qui constitue ce que sa personne a d’unique. Il offre ce qu’il a de plus propre, c’est-à-dire son accès au Père. Pourquoi sa mort est-elle indispensable pour ce faire? Dans la mort, le Christ est dépouillé de sa nature humaine, “ver et non point homme”. Il ne lui reste plus que la communication personnelle avec le Père. Il est en apparence abandonné du Père. Mais il n’abandonne pas le Père. Il s’abandonne à lui, dans l’obéissance parfaite qui est le style unique du Christ. La mort du Christ est ce moment où la nature “humaine est inexorablement réduite à sa manière unique d’obéir au Père. Tout sens est inexorablement réduit à l’humilité qui préfère la volonté du Père à la sienne propre”.
“Dans sa mort, le Christ sort du monde et va au Père (Jn 13, 1). Cette marche vers le Père est la traduction dans l’univers des hommes et du temps de l’accès éternel du Fils au Père. Elle est exode (cf. Lc 9, 3 1) et dans cette sortie, comme autrefois dans la sortie d’Egypte, le nom divin est révélé: “Quand vous aurez élevé (sur la croix) le Fils de l’Homme, alors vous saurez que je suis et que je ne fais rien de moi-même, mais que je parle comme le Père m’a appris à le faire” (Jn 8,28). Le “Je Suis” divin retentit désormais à partir de la Croix; Le nom de Dieu est la communication de soi par charité dans la Trinité, qui se révèle et se communique dans l’obéissance du Fils envers le Père, “Le passage dont nous parlons doit être saisi à partir de la Trinité. A la mort conçue comme acte de la personne doit se substituer un autre modèle, à savoir la mort pensée par analogie avec la vie trinitaire... Le Père se tourne dans la charité vers le Fils, qui dans l’Esprit retourne au Père. Ce qui se tourne ainsi c’est la substance même de Dieu La divinité de Dieu n’est pas une déité neutre supérieure aux hypostases (ou: personnes divines), elle est la vie des relations trinitaires. Rien en Dieu n’est plus divin que la charité, que l’abandon de soi à autrui. La substance divine n’est pas une chose à laquelle chaque hypostase participerait, elle est la communication même. le passage de la divinité d’une hypostase à une autre. Cette communication suppose qu’aucune hypostase ne “possède” pour soi-même la substance de la divinité, Aucune hypostase n’est la divinité même. Celle-ci est la parfaite communication. Ce qui constitue l’hypostase comme telle en la distinguant des autres n’est pas une ultime incommunicabilité. Ce qu’une hypostase ne peut communiquer, c’est uniquement le fait qu’elle se donne à partir de soi-même, et de nulle part ailleurs. On peut déduire de cela la conception chrétienne de la mort. Dans sa mort le Christ éprouve comme homme exactement ce qu’il vit comme Verbe divin dans la Trinité, c’est-à-dire la totale dépendance dans la charité. Parce qu’il est dépouillé de sa nature humaine et réduit à l’obéissance hypostatique, il éprouve comme homme ce qui dans la Trinité est l’abandon mutuel de la substance divine d’une hypostase à l’autre. Par là, il n’apprend rien qu’il n’aurait déjà vécu dans la Trinité. La mort n’est pas pour le Fils une “expérience enrichissante” (comme dans la gnose romantique). C’est nous, les hommes, qui avons besoin de ce passage: la mort comme passage est la traduction dans le créé du passage trinitaire d’une hypostase à l’autre. La mort est pour la personne humaine l’unique moyen de vivre le passage de charité qu’est la vie divine De là vient que l’on ne peut voir Dieu sans mourir. Non que la mort purifierait l’œil de l’âme, comme chez Platon., Mais parce que seule la mort peut accomplir la réduction à l’hypostase (à la personne) qui nous permet d’imiter la vie divine, et par là seulement d’y participer.”
 


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Ambroise de Milan, IVe siècle
Traité sur l’Evangile de S. Luc 10,110.114.119-120.124-125.127.130.133-134.135 sur Lc 23,33-49

110. Il importe donc de considérer en quel état Il monte. Je le vois dépouillé: c’est donc ainsi qu’il faut monter quand on s’apprête à vaincre le siècle, sans rechercher les secours du siècle. Adam fut vaincu, lui qui a cherché un vêtement (Genèse 3,7); le vainqueur est Celui qui a quitté ses vêtements. Puis Il est monté tel que la nature nous avait formés sous l’action de Dieu: c’est ainsi que le premier homme avait habité dans le paradis, ainsi que le second homme est entré dans le paradis. Et afin d’être vainqueur non pour Lui seul, mais pour tous, Il a étendu les mains pour attirer tout à Lui (Jean 12,32), afin de dégager des liens de la mort, d’attacher au joug de la foi, d’unir au ciel ce qui était auparavant de la terre.
114. L’inscription n’est donc pas quelconque. Quant à la place de la Croix, elle est au milieu, pour être vue de tous, ou, comme le prétendent les Hébreux, sur la tombe d’Adam: car il convenait d’attribuer aux prémices de notre vie la place qu’avait occupée le début de la mort.
119. Les vêtements partagés sont donc les actions du Christ, ou sa grâce: car la tunique ne pouvait être partagée: j’entends la foi, parce qu’elle n’entre pas dans le lot d’un chacun, mais appartient à tous de plein droit; car ce qui n’est point partagé aux individus demeure intact.
120. Et c’est bien vrai qu’elle était “tissée depuis le haut” (Jean 19,23): car la foi du Christ est tissée de telle façon qu’elle descend du divin à l’humain, puisque, né de Dieu avant les siècles, Il a plus tard pris et épousé la chair. Il nous est donc ainsi montré que la foi ne doit pas être déchirée, mais demeurer entière.
124. Et les Juifs présentaient du vinaigre. Il convenait que, pour achever toutes choses, Il prît même cette corruption de la vérité, afin de clouer à la Croix tout ce qui avait été gâté. Ainsi Il boit le vinaigre; Il ne boit pas le vin mêlé de fiel, non pas à cause du fiel, mais pour écarter les amertumes mêlées au vin. Car il a certes pris les amertumes de notre vie dans sa condition incarnée; aussi bien Il dit: “Ils m’ont donné pour nourriture le fiel, et pour breuvage à ma soif le vinaigre”, (Ps 68,22). Mais l’amertume ne devait pas être mélangée à la vérité, pour montrer que l’immortalité des ressuscités serait sans amertume; comme cette immortalité avait aigri dans le vase humain, elle est restaurée dans le Christ. Donc Il boit le vinaigre: autrement dit le vice de l’immortalité gâtée par Adam est retiré du roseau, pour être éliminé du corps humain. Nous aussi, faisons passer dans le Christ nos vices accumulés par la négligence de l’âme et du corps; faisons-les passer au moyen du baptême, pour être crucifiés dans le Christ; faisons-les passer au moyen de la pénitence, afin qu’Il nous donne en échange l’incorruptible réalité du vin, du sang céleste.
125. Enfin, ayant bu le vinaigre, “tout est consommé”, dit-Il: car tout le mystère de la chair mortelle qu’Il s’était unie était accompli, et, tous vices éliminés, seule demeurait la joie de l’immortalité.
127. “Et sur ces mots, Il rendit l’âme.” Il est bien vrai qu’Il la rendit, car Il ne la perdit pas contre son gré; aussi bien Matthieu dit: “Il remit son esprit”: remettre est volontaire, perdre est contrainte. C’est pourquoi l’on a ajouté: “Dans un grand cri”; il y a là soit le grandiose témoignage qu’Il s’est abaissé jusqu’à la mort pour nos péchés-je ne rougirai donc pas de reconnaître, moi aussi, ce que le Christ n’a pas rougi d’affirmer dans un grand cri -soit une évidente manifestation de Dieu, témoignant du lien de la divinité et de la chair. Car vous lisez: “Jésus poussa un grand cri: Dieu, dit-Il, mon Dieu, regardez-moi! Pourquoi m’avez-vous abandonné?” il a crié comme un homme que sa séparation de la divinité allait faire mourir; car, la divinité étant exempte de mort, la mort ne pouvait se produire que si la vie se retirait; et la vie, c’est la divinité.
130. Jean, qui a pénétré plus profondément les mystères divins, a pris soin avec raison de montrer que celle qui avait engendré Dieu était demeurée vierge. Il est donc seul à m’enseigner ce que les autres n’ont pas enseigné: comment, mis en Croix, Il s’est adressé à sa Mère. Que le vainqueur des supplices et des tourments, le vainqueur du diable, ait réparti les devoirs de piété, lui a paru plus grand que donner le Royaume des cieux: car, si c’est chose sacrée que le Seigneur pardonne au larron, il est bien plus sacré que la Mère soit honorée par le Fils.
133. Ce passage fournit un témoignage surabondant de la virginité de Marie: car il ne s’agit pas d’enlever une épouse à son mari, puisqu’il est écrit: “Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas.” (Matthieu 19,6); mais celle pour qui le mariage fut le voile du mystère n’avait que faire du mariage une fois les mystères accomplis. Ou encore, pour nous ne tenir au sens moral, la chasteté est de règle dans le deuil.
134. Qu’elle apprenne donc qu’ils s’agit ici du mystère de l’Eglise: auparavant unie au peuple ancien, en apparence, non effectivement, après avoir enfanté le Verbe et l’avoir semé dans les corps et les âmes des hommes, par la foi à la Croix et à la sépulture du corps du Seigneur, elle a, sur l’ordre de Dieu, choisi la société du peuple plus jeune.
135. Je cherche aussi pourquoi, ne trouvant pas qu’Il ait été transpercé avant sa mort, nous le trouvons après sa mort. Peut-être pour nous enseigner que son départ a été volontaire, non contraint, et pour nous faire connaître l’ordre des mystères: les sacrements de l’autel n’y précèdent pas le baptême; mais le baptême vient d’abord, puis le breuvage. Enfin cela nous fait remarquer que, si la nature de son corps a été mortelle, si sa condition fut semblable (à la nôtre), sa grâce fut différente; car il est certain qu’après la mort le sang se fige dans nos corps; mais de ce corps assurément sans corruption, et pourtant mort, la vie de tous découlait: car il en est sorti de l’eau et du sang, l’une pour laver, l’autre pour racheter. Buvons donc notre rançon, pour être rachetés par ce breuvage.
 


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  Documents associés : 
Lieu : 
Chapelle du Calvaire
St-Sépulcre
Texte de l'Evangile : 
Luc 23, 33-43
Jean 19, 25-35
Clés de Lecture : 
La mort de Jésus
Symboles : 
Le sang et l’eau
Expérience humaine : 
La vengeance
Accomplissement des Ecritures : 
Les sept paroles du Christ en croix. Ce soir même tu seras avec moi dans le Paradis.
Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font
Femme, voici ton fils
Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?
J’ai soif
Tout est achevé
Père, entre tes mains je remets mon esprit
Coup de lance