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Le chemin des Cathédrales / Eglise /Les martyrs
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| Les martyrs Le culte des martyrs n’est pas une superstition, puisqu’il se réfère directement au Christ qui leur a fait la grâce de lui être fidèles, comme le démontre le décor de la châsse de l’abbé Nantelme. | |||||||||||||
Symboles : | |||||||||||||
 Les événements de la vie des martyrs chrétiens sont image de ceux de la vie du Christ. L’abbaye de St-Maurice conserve une châsse dont l’abbé Nantelme a voulu faire un acte de foi exceptionnel, puisque toute l’iconographie de cette châsse est basée sur le parallélisme ponctuel des scènes de l’Evangile et des moments du martyre de la légion thébaine. Ceci hausse cet événement historique au niveau des épisodes de la vie du Christ. La symétrie des tableaux est d’une précision déroutante pour notre esprit et presque choquante parce que les martyrs sont des hommes et que le Christ est Dieu. Ce procédé a pourtant été particulièrement développé dans les œuvres d’art dépendants des grands théologiens augustins du Moyen Age. Ils reconnaissaient l’exemplarité des différents événements de l’Ancien Testament comme de l’histoire de l’Eglise qui permettaient de comprendre plus profondément la vie du Christ. Ces théologiens augustins s’appuyaient sur les pères de l’Eglise, en particulier sur Origène, saint Hilaire, saint Ambroise, saint Jérôme, saint Augustin. Cette méthode de compréhension par juxtaposition s’appelle la typologie. Elle a inspiré une œuvre majeure d’orfèvrerie médiévale due à Nicolas de Verdun qui était conseillé par les chanoines réguliers de Klosterneuburg étroitement unis à l’Abbaye de St-Victor à Paris dont le rôle dans l’élaboration de la théologie médiévale est bien connu. Le chanoine Rohring remarquait à propos du Verduner Altar de Klosterneuburg près de Vienne: “Il nous semble aujourd’hui que cet ensemble réunit deux systèmes de pensée différents, l’un théologie de l’histoire et l’autre typologique. Il nous paraissent aujourd’hui distincts l’un de l’autre et le premier (l’historique) nous est plus familier. Mais autrefois, ils étaient imbriqués l’un dans l’autre de manière inséparable. Et notre difficulté à comprendre cet autel vient de ce que le langage de la typologie nous est devenu étranger.” Cette remarque vaut éminemment pour la châsse de l’Abbé Nantelme contemporaine du Verduner Altar et, comme lui, commandée par des Chanoines réguliers de Saint Augustin. Pourtant, l’Abbé Nantelme a dépassé l’audace de ses confrères de Vienne puisque il a associé des scènes d’histoire de l’Eglise à l’Evangile, alors que les premiers n’avaient fait figurer que des scènes de l’Ancien Testament à côté de l’Evangile. | |||||||||||||
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