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Le chemin des Cathédrales / Raison et foi /Le rôle de l’intelligence
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| Le rôle de l’intelligence L’intelligence de l’homme peut-elle prétendre à concevoir qui est Dieu? Si oui, comment une telle intimité entre le Créateur éternel et sa créature mortelle est-elle possible? | |||||||||||||
Présupposés théologiques : | |||||||||||||
 La critique de l’intelligence On saisit la réponse fulgurante de cet ensemble à la lancinante question qui taraude alors les philosophes juifs et musulmans: comment concevoir que l’homme mortel puisse connaître Dieu éternel? que la créature puisse savoir quelque chose d’exact à propos du Créateur? Imaginer une intimité entre eux à partir du fait d’exister n’est pas satisfaisant parce qu’ils ne peuvent exister de la même manière puisque l’être précaire et composé d’un corps et d’une âme ne peut tirer son existence que d’un Etre parfaitement stable et unique. En outre, l’homme a la permanente expérience du péché qui affaiblit ses actes volontaires et altère son intelligence, alors que l’Unité divine se confond avec sa sainteté. Pendant les siècles qui suivent la chute de l’Empire romain, l’intelligence de la foi se concentre dans l’expérience religieuse des monastères. On se préoccupe d’avantage de goûter la présence de Dieu que de l’expliquer. La méditation de l’Ecriture Sainte est nourrie du langage symbolique des Pères de l’Eglise, en particulier de saint Augustin. Les problèmes moraux occupent l’essentiel de la réflexion et il faut attendre la fin du millénaire pour que le discours plus ou moins platonisant qui correspondait à l’inquiétude intellectuelle ne suffise plus à l’exigence rationnelle; en effet, celle-ci met en question de façon plus radicale la possibilité même de connaître Dieu. Musulmans et Juifs s’inquiètent du lien étonnant que l’intelligence pourrait établir avec Dieu: par quelle lumière l’homme pourrait-il se hausser jusqu’à ce savoir et même comment peut-il se voir, lui qui est mortel, sans placer sa propre existence dans une relation mystérieuse avec Dieu. La configuration de la mosquée de Cordoue illustre de façon privilégiée cette recherche d’une transcendance contre laquelle on ne peut se perdre à condition d’y pénétrer sans vouloir la maîtriser, c’est le sens de la forêt de colonnes voulue par les constructeur de ce chef-d’œuvre. Il s’agit là d’un symbole qui rejoint de façon surprenante le mythe de la forêt de Brocéliande et qui a inspiré l’architecture des cathédrales. En effet, les docteurs chrétiens de Chartres expliquent: “Si l’homme ne peut parvenir seul jusqu’à Dieu, Dieu peut venir à l’homme.” La façade de la cathédrale de Chartres répond: Dieu seul peut résoudre ce paradoxe en assumant la nature humaine et en guérissant du péché son intelligence pour se révéler tel qu’Il est: au tympan du portail central, trône le Christ en gloire mais son auréole est traversée par la croix. Autour de Lui les symboles des quatre évangélistes rappellent qu’Il a chargé ses disciples de porter la Bonne Nouvelle aux confins de la terre et des siècles. Les deux autres portails résument la vie de Jésus de sa naissance à son ascension et les chapiteaux des colonnes qui les entourent détaillent les scènes de l’Evangile. Au-dessus de ce programme les vastes fenêtres affirment la passion pour la lumière des maîtres de l’école épiscopale de Chartres. | |||||||||||||
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Liens associés :  L’acte suprême de l’intelligence: la foi de saint Ignace d’AntiocheL’exigence de l’intelligence comblée par l’acte de foi de saint Augustinhaut de la page | |||||||||||||
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