|  La coexistence des chemins de la connaissance Les pédagogues modernes se sont attachés à distinguer les étapes de la connaissance chez l’enfant. Aujourd’hui on s’aperçoit que la perception intuitive antérieure à l’âge de raison demeure après celui-ci et qu’il est vain d’exclure du travail intellectuel soit l’imagination soit l’analyse rationnelle. Selon l’objet considéré et le lieu où nous nous trouvons, nous sommes saisis par un spectacle de la nature ou vivement intéressés par l’analyse de ses phénomènes. On ne peut priver une société ni de ses savants, ni de ses artistes, sinon on l’expose aux plus dangereux excès, mais il y a toujours risque de conflit ou au moins de rivalité entre ces différents modes d’approche de la réalité. Comment l’élève peut-il comprendre l’histoire ou les sciences naturelles s’il ne se représente pas les faits qu’on lui propose? comment les chercheurs pourraient faire de nouvelles découvertes si leur imagination n’accompagnait pas l’enquête précise qu’ils mènent? Le génie de la chrétienté médiévale est d’avoir fait coexister les voies de l’intuition et celles de la raison. |