Le chemin des Cathédrales / Raison et foi /Enseignement

 
 
 Enseignement
Le surgissement des interrogations modernes apparaît au Moyen Age en même temps que la société rurale s’urbanise et que la société féodale se transforme profondément. L’influence de la civilisation musulmane de l’Espagne marque le développement des connaissances.
 

Histoire :De leur campagne à la ville
L’étude, instrument privilégié de promotion sociale
Naissance de l’Université


 
De leur campagne à la ville
Avec le commerce se développe dans les villes un artisanat presque industrieux qui satisfait seigneurs, bourgeois, commerçants et bientôt étudiants. En effet, un mouvement de population, comparable à celui qui étend nos villes contemporaines, regroupe aux abords des bourgades une population de plus en plus nombreuse qui en fait des villes : le nombre des habitants de Paris quadruple en un demi-siècle.
Les progrès de l’agriculture et l’enrichissement qui en découle allaient de paire avec l’amélioration de la sécurité des routes. Après que les villages se soient réfugiés autour des abbayes, les commerçants étendirent progressivement l’aire de leur voyage à toute l’Europe. On voit même que des audacieux empruntèrent la route de la soie pour rapporter chez les riches des perles, des tissus et des épices d’Orient.
Aux portes de la chrétienté, l’Espagne islamisée et le sud de l’Italie connaissaient une civilisation éblouissante. En son sein, des savants organisaient les mathématiques, le droit et la philosophie sur de nouvelles bases. L’Orient dont ils venaient avait, en effet, gardé les écrits antiques que les invasions barbares avaient fait perdre à l’Occident.
La nouvelle mentalité qui prit corps autour des centres intellectuels de Cordoue, Tolède, Salerne ou Lecce fut communiquée par les marchands et les amuseurs qui les accompagnaient souvent aux foires devenues internationales, en particulier celle de Troyes et celle du Lendit à Paris.
 


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L’étude, instrument privilégié de promotion sociale
Dès le XIIe siècle un enseignement supérieur, organisé autour de la théologie fut donné sous la responsabilité des évêques dans quelques universités: Bologne, Cologne, Paris. Cependant, il dépassait la seule étude religieuse pour embrasser les connaissances profanes: l’astronomie, les mathématiques et la géométrie qui servaient à l’architecture autrement dit à la construction des églises et des hôpitaux, la musique qui servait à la louange de Dieu, enfin la médecine qui servait à soulager la souffrance des hommes, frères de Jésus Christ et le droit, indispensable à l’organisation de la société.
Malgré leurs connaissances et leur autorité, les maîtres gardèrent toujours contact avec le peuple. Le souci majeur de l’Eglise médiévale était de ne refuser à aucun jeune la chance d’une promotion professionnelle. Un exemple frappant de cette sollicitude est la tradition parisienne du jeu de l’Epiphanie, mis en scène pour transformer la quête en faveur des étudiants pauvres en une fête collective. Comme les mages, les parisiens donnaient leur offrande à l’enfant Jésus, et les enfants qui vendaient des parts de pain de pèlerinage en portaient les pièces de monnaie à l’église des étudiants. Le soir, sachant qu’en servant les hommes c’est Dieu qu’ils honoraient, les pères déguisés en rois mages allaient chercher ces aumônes pour les porter à l’évêque qui les attendaient à Notre-Dame. C’est le Christ lui-même qui recevait l’hommage puisqu’Il a dit: “Ce que vous faites à l’un de ces petits, c’est à moi que vous le faites”. Le produit de cette quête de l’Epiphanie s’appelait “l’or des Rois” et servait à nourrir et loger aux frais de la cathédrale tous ceux qui n’avaient pas les moyens de se payer leurs études. Ils n’étaient pourtant pas des assistés puisque le service des pauvres à l’Hôtel-Dieu faisait partie de la formation quotidienne des étudiants.
 
Jeu des rois, tableau de Gelaso Gelasi

Musée Boÿmans

[ Rotterdam, Pays-bas ]
L’enfant Jésus reçoit la quête, bas-relief de l’Epiphanie
Mur de clôture du Choeur
Notre-Dame de Paris

[ Paris, France ]
Gros tournois en argent frappé par Philippe le Bel, 1285-1314
(© J. Vigne)


[ Paris, France ]
 


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Naissance de l’Université
Les manuscrits pouvaient se multiplier grâce aux progrès de la préparation du parchemin et plus tard au papier introduit en Europe du Nord par les cités d’Espagne: Il fallait la peau de 200 moutons pour recopier une Bible au IXe. et c’est pourquoi les exemplaires en étaient si rares, réservés aux cours seigneuriales ou aux grandes abbayes, il ne fallut plus que du papier pour reproduire aisément les livres, même quand ils n’étaient pas sacrés. Ils devenaient ainsi accessibles aux étudiants leur offrant un accès facile à tous les courants de pensée.
Pour répondre à ces évolutions, l’Eglise fit alors un effort considérable pour démocratiser au maximum la vie intellectuelle, laissant à chaque professeur la liberté de sa recherche et de sa parole, quitte à instituer un examen commun à tous les étudiants pour leur permettre d’accéder aux grades qui leur offraient, à leur tour, la chance d’une initiative considérable. Le chancelier de l’évêque donnait la licence d’enseigner aux jeunes qu’il jugeait formés. Lorsque les abbayes et même des laïcs donnèrent aussi des cours, on institua les examens pour sanctionner également toutes les études faites avec des maîtres différents. L’université de Paris, l’une des plus ancienne d’Europe, attira l’élite intellectuelle de son temps donnant une chaire d’enseignement à des savants très divers. Parmi eux des génies comme l’italien saint Thomas d’Aquin qui suivit son maître allemand saint Albert le Grand à Cologne, puis Paris et Bologne.
 
Détail du parchemin des examens, bas-reliefs des étudiants
Portail St-Etienne
Notre-Dame de Paris

[ Paris, France ]
Parchemin des examens, bas-reliefs des étudiants
Portail St-Etienne
Notre-Dame de Paris

[ Paris, France ]

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L’évolution du livre

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  Documents associés : 
Lieu : 
Notre-Dame de Paris
Description de l’image : 
Les arts libéraux
Présupposés théologiques : 
L’étendue du savoir ne compromet la foi parce que La Vérité ne peut se contredire
Experience humaine : 
La coexistence des chemins de la connaissance
Symboles : 
Une gargouille de Notre-Dame
Citations : 
Le mondes des étudiants
Le cours des études et leurs méthodes pédagogiques au XIIIe s.
Trivium et quadrivium
Le studium générale et les universités qui confèrent un grade
Thomas d’Aquin (XIIIe siècle)
Phelippot