Terres d'Evangile / Enfance du Christ /Le massacre des Innocents et la Fuite en Egypte

 
 
 La persécution d’Hérode
Le Christ reçoit comme faite à lui-même toute agression faite aux hommes ses frères. Les enfants de Bethléem massacrés à sa place ne connaissaient pas Jésus, ils sont pourtant honorés comme les premiers martyrs. Tous les gens qui sont suppliciés pour la vérité sont associés au Christ, qu’ils le connaissent ou non, l’Eglise les considère comme des baptisés dans leur propre sang et sanctifiés par l’esprit du Christ qui leur donne la force de leur témoignage.
 

Citations :Déclarations des 42 évêques de l’etat de Sao Paolo, mars 1976
Pierre Chrysologue, Ve siècle
Augustin (354-430)


 
Déclarations des 42 évêques de l’etat de Sao Paolo, mars 1976
Le pouvoir du mal, Bernard Bro, Cerf, Paris, 1976

“Au nom de l’Évangile de Jésus-Christ qui nous envole “annoncer aux captifs la délivrance, rendre la liberté aux opprimés et proclamer une année de grâce du Seigneur”, comme évêques de l’Eglise dans l’Etat de Sao-Paulo, réunis en assemblée en union avec l’ensemble du peuple de Dieu, nous élevons la voix devant la vague de, violence montant de toutes parts et qui se traduit par des atteintes à la vie humaine, des enlèvements, des attaques à main armée, mais surtout devant ]es graves événements qui sèment I’effroi et l’inquiétude dans la population de Sao-Paulo... Nous nous déclarons solidaires des souffrances des victimes d’arrestations et de tortures. “Nous manquerions aux impératifs de la conscience si nous ne reprenions pas à notre compte la parole de Jean-Baptiste: “Il ne t’est pas permis” (...) d’effectuer des arrestations de la manière dont elles sont souvent faites chez nous; sans identification de l’autorité contraignante ni des agents d’exécution, sans communication au juge compétent dans les délais légaux... d’utiliser, au cours de l’interrogation de suspects (... ) des méthodes de torture physique, psychologique ou morale, surtout quand elles entraînent la mutilation, la destruction de la santé et même la mort comme cela est arrivé... à n’importe quelle autorité de se substituer à la conscience des juges ou de mettre des obstacles au libre exercice de leurs fonctions. “Notre attitude de réprobation envers de telles atteintes à l’humanité ne nous dispense pas de reconnaître notre part de responsabilité dans la situation actuelle et dans les souffrances de nos frères, par suite de nos omissions dans la défense des droits de l’homme. Comme le publicain de l’Évangile, nous supplions: “Aie pitié de nous, pécheurs”.
“Cela nous incite à proposer des gestes concrets: nous exprimons le désir de nous mettre du côté de ceux qui souffrent, de marcher avec tous les groupes et institutions qui luttent en faveur du respect de la personne humaine... Et avec tous ceux qui, dans les pouvoirs constitués, les forces armées et la société en général, se sentent par cette situation, blessés dans leur conscience d’hommes. Pour conclure ce message, nous rappelons aux oppresseurs la parole de l’Ecriture: “Ecoute le sang de ton frère crier vers moi du sol”.
 


haut de la page

 
Pierre Chrysologue, Ve siècle
“Hérode envoya tuer tous les enfants de Bethléem et de tout son territoire depuis l’âge de deux ans et audessous.” Ainsi reçurent la mort ceux qui n’avaient pas encore appris à vivre. Le roi est né, le roi du ciel; pourquoi abandonne-t-il ses soldats, innocents comme lui, pourquoi méprise-t-il cette garde postée autour de son berceau, au point que l’ennemi qui le cherche, et lui seul, se rabatte sur son armée? N’allez pas croire, frères, que le Christ ait abandonné ses soldats, il les a poussés en avant; il leur a donné de triompher avant de vivre, il leur a fait obtenir la victoire sans qu’ils aient à combattre; il leur a donné la couronne de la victoire avant de leur donner des membres... Il ne les a pas oubliés: il a fait passer devant lui ses jeunes témoins; il a accueilli ses armées, il ne les a pas abandonnées.
Ils sont vivants, ils sont vivants, ils vivent vraiment ceux qui, pour le Christ, ont mérité la mort. Bienheureux le sein qui les a portés, bienheureuses les larmes qui ont apporté à celles qui les versaient la grâce du baptême: par un unique don de la grâce, les mères ont été baptisées dans leurs larmes et les fils dans leur sang. Dans le martyre de leurs fils, les mères ont souffert la Passion, l’épée qui tuait les enfants pénétrait jusqu’au cœur de leur mère. Il faut donc bien qu’elles partagent la gloire, celles qui ont partagé la Passion; celles qui ont versé les larmes du martyre, connaîtront aussi la joie du martyre.
Ici que celui qui m’écoute soit bien attentif, qu’il soit attentif et qu’il comprenne bien que ce n’est pas le mérite qui fait le martyr, mais la grâce. Dans ces petits, où est la volonté, où est le choix? alors que la nature elle-même n’est pas développée. Dans le martyre, nous devons tout à Dieu et rien à nous-mêmes. Vaincre le diable, livrer son corps, mépriser la douleur et supporter les tourments, lasser les bourreaux, trouver sa gloire dans les injures, trouver la vie dans la mort, tout cela ne relève pas de la force de l’homme mais c’est un don de Dieu. Celui qui court au martyre avec ses seules forces n’obtient pas du Christ la couronne du martyre. Or, c’est lui seul qui nous conduit aux pâturages du ciel, lui qui, pour nous, a daigné naître dans une étable, Jésus-Christ le Nazaréen, notre Seigneur.
 


haut de la page

 
Augustin (354-430)
Sermon sur les saints innocents

Cet ennemi de la terre n’aurait jamais pu donner par ces hommages à ces bienheureux enfants ce qu’il leur donne par sa haine, car plus fut grande sa persécution contre eux, plus se développa la grâce qui les béatifia. Le Même: 0 bienheureux enfants! Celui-là seul pourra douter de la couronne que vous a méritée votre. martyre souffert pour le Christ, qui peut douter du salut des enfants par le baptême du Christ! Celui qui put avoir des anges pour l’annoncer, des mages pour l’adorer, aurait bien pu les arracher à cette mort soufferte pour lui, s’il avait su que cette mort était leur perte et non leur triomphe. Loin de moi de penser que le Christ venant pour le salut du monde nait rien fait pour le salut de ceux qui sont morts pour lui, lui qui pendu à la croix a prié pour ceux qui le tuaient.
 


haut de la page

 
  Documents associés : 
Lieu : 
Le tombeau de Rachel
Texte de l'Evangile : 
Matthieu 2, 13-20
Clés de Lecture : 
La persécution d’Hérode
Symboles : 
La victoire dans l’échec
Expérience humaine : 
L’injustice
Accomplissement des Ecritures : 
Le retour d’Egypte