Terres d'Evangile / Paraboles /L’enfant prodigue

 
 
 Le retour du fils perdu
Dieu le père n’est pas un banquier en face de qui la créature serait en droit de poser des exigences, c’est un père si généreux que l’homme peut toujours retrouver une relation filiale avec lui pourvu qu’il se tienne en vérité devant lui en renonçant à une revendication juridique
 
Clés de Lecture :
 
L’enfant prodigue
Cette parabole très connue fait intervenir trois personnages: le fils qu’on appelle prodigue parce qu’il a dilapidé le bien de son père, après avoir exigé de celui-ci sa part d’héritage pour échapper à la vie familiale; le père qui attend toujours le retour du fils ingrat et fait la fête dès qu’il le retrouve; le frère aîné qui refuse d’entrer dans le régime du pardon et se prive de la fête. Ce récit oppose deux types de relation: celle qui s’enferme dans des rapports juridiques, représentée par le fils prodigue parti en exigeant sa part d’héritage et par le frère qui se plaint d’avoir servi le père sans récompense, et celle du père qui n’est qu’amour. Les deux frères ont réduit leur relation au père, l’un à demander de l’argent et l’autre à évaluer leur collaboration en termes d’argent. Cette forme de rapports humains caractérisée par la revendication implique une grande sécheresse et une situation d’étrangers les uns par rapport aux autres. A cette attitude le père oppose un mode de relation contraire puisque il aime toujours le fils qui a quitté la maison et qu’il s’étonne du raidissement de l’aîné, en lui faisant remarquer: “Tout ce qui est à moi est à toi.” (Luc 15, 31)
Entre ces deux extrêmes l’Evangile signale une première étape dans la conversion du cadet: décrivant la misère dans laquelle il s’est mis, la parabole fait entrevoir sa réflexion sur le bonheur de la maison familiale et le fait qu’il s’en est exclu de lui-même. Se décidant à revenir chez lui, le fils prodigue juge tout à fait objectivement qu’il n’a plus droit à sa place de Fils. C’est cet aveu devant son père: “Père, j’ai péché” qui replace enfin leurs relations en vérité et qui permet au père d’être reconnu comme père parce qu’il refuse d’entrer dans une discussion juridique et peut laisser sa propre générosité surabonder. Au pauvre qui revient il offre la robe et l’anneau du maître avec le festin, parce que le fils qui était mort à la vie familiale est revenu à celle-ci; tandis que le fils aîné reste enfermé dans sa conception juridique et du coup il ne peut pas rentrer dans la salle du festin.
 

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Le symbole de la renaissance

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  Documents associés : 
Lieu : 
La montée à Jérusalem
Texte de l'Evangile : 
Luc 15, 11-32
Symboles : 
Fidélité et transcendance de Dieu
Expérience humaine : 
La difficulté du pardon
Accomplissement des Ecritures : 
Comment concilier la justice et la miséricorde de Dieu
Citations : 
Ambroise de Milan, IVe siècle