Terres d'Evangile / Paraboles /L’enfant prodigue

 
 
 Le retour du fils perdu
Dieu le père n’est pas un banquier en face de qui la créature serait en droit de poser des exigences, c’est un père si généreux que l’homme peut toujours retrouver une relation filiale avec lui pourvu qu’il se tienne en vérité devant lui en renonçant à une revendication juridique
 
Accomplissement des Ecritures :
 
Comment concilier la justice et la miséricorde de Dieu
Dès la promulgation de la loi mosaïque, la notion de péché conduit le peuple élu à s’interroger sur l’attitude de Dieu face au pécheur. Et Moïse déjà proclame le pardon de Dieu: “Le Seigneur est lent à la colère et riche en bonté, il tolère faute et transgression, mais il ne laisse rien impuni… Pardonne donc la faute de ce peuple selon la grandeur de ta bonté.” (Nombres 14, 18-19) Or, ce pardon est si efficace que le prophète Isaïe peut dire de Dieu: “Qu’il rejette derrière son dos tous ses péchés.” (Isaïe 38, 17) Aujourd’hui encore la liturgie juive consacre un jour de fête au Kippour, la fête du pardon. Pour comprendre en quoi consiste la nature du péché qui fait sortir l’homme de sa relation avec Dieu et le pardon de celui-ci, il faut relire le psaume 51. Le roi David y reconnaît non seulement son péché, mais il confesse son regret non pas des conséquences naturelles de ses actes mais de la tache qui affecte son amitié avec Dieu. C’est la confiance qu’il porte à celui-ci qui autorise David à demander non seulement le pardon, mais encore la restitution de l’intimité avec Dieu: “O Dieu crée en moi un cœur pur, restaure en ma poitrine un esprit ferme; ne me repousse pas loin de ta face, ne retire pas de moi ton Esprit Saint.” (Psaume 51, 12-13)
Le contraire de la confiance de David c’est la suspicion de Caïn, jaloux de son frère Abel. Tout comme sa mère Eve il doute de la bonté de Dieu: à partir du moment où on approche Dieu en revendiquant un droit, l’amitié avec lui est rompue. Pourtant Dieu prend soin de Caïn et lui demande: “Pourquoi es-tu irrité? Si tu es bien disposé ne relèveras-tu pas la tête? Mais si tu n’est pas bien disposé, le péché est un bête tapies à ta porte, qui te convoite et que tu dois dominer.” (Genèse 4, 6-7) Plutôt que de dialoguer avec Dieu, Caïn tue Abel, et de la même façon, le frère aîné de l’enfant prodigue reste à la porte du festin auquel il ne peut prendre part. De même que Dieu a cependant mis un signe sur Caïn pour continuer à le protéger malgré sa faute (Genèse 4, 15-16), de même, le père de l’enfant prodigue assure au fils aîné: “Tout ce qui est à moi est à toi.” En tous ces récits il s’agit toujours de l’amour de Dieu pour l’homme et de la réponse de celui-ci ou bien du refus de l’homme d’entrer ou de demeurer dans l’intimité du père.
 
Meurtre d’Abel

Verduner Altar

[ Klosterneuburg, Autriche ]
David repentant, lavis
M. Diener (© A. et U. Held)


David repentant, XIIIs

Eglise

[ Etampe, France ]
 


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  Documents associés : 
Lieu : 
La montée à Jérusalem
Texte de l'Evangile : 
Luc 15, 11-32
Clés de Lecture : 
L’enfant prodigue
Symboles : 
Fidélité et transcendance de Dieu
Expérience humaine : 
La difficulté du pardon
Citations : 
Ambroise de Milan, IVe siècle