Terres d'Evangile / Miracles /La guérison de l’aveugle né

 
 
 L’illumination de l’aveugle né
L’épreuve est souvent interprétée comme une punition envoyée par Dieu, or Jésus dit que l’aveugle qu’il va guérir à Siloé n’est pas responsable de son infirmité. Bien que ce soit un jour de Sabbat et qu’il s’attire l’hostilité des Pharisiens, Jésus n’hésite pas à guérir l’infirme en manifestant l’attention personnelle de Dieu pour chacun et non content de lui rendre la lumière du jour, il l’introduit dans la lumière de Dieu.
 
Clés de Lecture :
 
La fête des lumières
Les grandes liturgies de la fête des tentes commençaient justement à la piscine de Siloé. Ici les prêtres puisaient de l’eau dans une cruche d’or pour la répandre sur l’autel du Temple. Pendant que les pèlerins chantaient joyeusement les psaumes et imploraient la venue du Messie, on allumait quatre chandeliers d’or pour illuminer toute la ville. C’est au cours de cette fête que Jésus choisit de rendre à la lumière un aveugle né. Siloé signifie en effet “l’envoyé”. Or la foi de cet homme lui mérite une autre illumination: la révélation de l’identité du Messie, l’envoyé de Dieu.
Ce miracle illustre l’affirmation du Christ: “Je suis la lumière du monde, celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie” (Jn 8, 12). D’une autre manière au terme de cette semaine de fête Jésus complète la révélation sur son mystère en s’écriant: “Celui qui a soif, qu’il vienne à moi, celui qui croît en moi qu’il boive; en effet l’Ecriture (en parlant du Messie) a dit: “des fleuves d’eau vive jailliront de son cœur” (Jn 7, 37-39)”.
 
Guérison de l’aveugle né
M. Diener (© Fondation Parfum de Béthanie)


 


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La lumière intérieure
Le dialogue entre le Christ et les apôtres soulève une interrogation qui nous est familière: y a-t-il une culpabilité qui expliquerait la maladie? La suite du récit nous surprend d’avantage puisque la guérison de l’aveugle entraîne son expulsion du Temple et de la communauté juive à laquelle il appartenait. D’un malheur gérable, parce que les aveugles étaient secourus par le peuple, le bénéficiaire du miracle entre dans une catastrophe bien pire. Or il pousse sa démarche plus loin puisque déjà en grave difficulté à cause de sa guérison, il accepte de recevoir la révélation du mystère du Christ. A la phrase de Jésus “Veux-tu voir le Fils de l’Homme?” l’aveugle répond: “Qui est-il Seigneur pour que je croie en lui?” On comprend que le Christ place cet événement sous la solennité du recours aux Ecritures en s’appliquant la prophétie d’Isaïe: “Je suis venu en ce monde pour une remise en question: pour que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles.” Une série de paradoxes nous conduisent là où nous ne nous attendions pas: l’aveugle intrigue les apôtres et la réponse du Christ élude toute responsabilité humaine lorsqu’il constate que cette infirmité est pour la gloire de Dieu. Sa guérison irrite les pharisiens et c’est parce qu’il ne sait pas expliquer d’avantage qui est le Christ que l’aveugle est chassé du Temple et qu’il perd donc son insertion sociale. Pourtant le miraculé échappe à un châtiment au bénéfice de son ignorance, parce qu’il ne sait pas qui l’a guéri. C’est Jésus lui-même qui le retrouve et il lui propose une révélation très supérieure. Or, l’aveugle accepte celle-ci et pour expliquer sa mission Jésus s’en réfère aux contradictions de l’annonce messianique qui présentent l’intervention du Sauveur comme une inversion de l’attente des hommes.
 


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  Documents associés : 
Lieu : 
Piscine de Siloé
Texte de l'Evangile : 
Jean 9, 1-41
Symboles : 
La lumière
Expérience humaine : 
La recherche de l’infini
Accomplissement des Ecritures : 
Je suis venu pour que ceux qui ne voient pas voient
Citations : 
Ambroise de Milan, IVe siècle
Augustin (354-430), commentaire sur l’évangile de saint Jean,Homélie 55
Grégoire le Grand
Augustin (354-430), commentaire sur l’évangile de Jean, traité 44