Terres d'Evangile / Miracles /La guérison de l’aveugle né

 
 
 L’illumination de l’aveugle né
L’épreuve est souvent interprétée comme une punition envoyée par Dieu, or Jésus dit que l’aveugle qu’il va guérir à Siloé n’est pas responsable de son infirmité. Bien que ce soit un jour de Sabbat et qu’il s’attire l’hostilité des Pharisiens, Jésus n’hésite pas à guérir l’infirme en manifestant l’attention personnelle de Dieu pour chacun et non content de lui rendre la lumière du jour, il l’introduit dans la lumière de Dieu.
 
Accomplissement des Ecritures :
 
Je suis venu pour que ceux qui ne voient pas voient
La cohérence des Ecritures
L’annonce de la joie évangélique court tout au long de la vie du Christ et fait entrevoir la résurrection qui suivra la passion. Evangile vient du grec “Bonne Nouvelle”. Pourtant cette joie ne répond pas d’emblée à notre attente. Les prophéties messianiques font espérer le “Prince de la paix ” en même temps qu’elles annoncent le “Serviteur souffrant ” et tout l’Evangile raconte la difficulté des disciples à reconnaître dans le Christ le Messie qu’ils attendaient. Des miracles comme celui opéré par le Christ à Siloé mettent en œuvre toute la dynamique des Ecritures qui prennent en compte les interrogations des hommes et proposent dans les Psaumes comme dans les Prophètes des réponses déroutantes de prime abord, puis parfaitement cohérentes au fur et à mesure qu’elles se rapprochent des récits de la Passion et de la Résurrection. Le soir de la résurrection, Jésus rencontre deux disciples sur la route d’Emmaüs et “il leur dit: “Esprits sans intelligence, cœurs lents à croire tout ce qu’ont déclaré les prophètes. Ne fallait-il pas que le Christ souffrit pour entrer dans sa gloire. ” Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Ecritures ce qui le concernait. ” (Lc 24, 25-27)

La cohérence de la vie
A la question spontanée des apôtres apitoyés sur cet infirme: qui a péché? lui ou ses parents? Jésus répond d’une façon déconcertante: “ni les uns ni les autres, mais c’est pour que la gloire de Dieu soit manifestée. ” Très souvent le Christ refuse de répondre à une inquiétude humaine par l’explication qu’on attendrait. Ici il va encore plus loin en proposant tout de suite comme ultime solution à l’interrogation courante, “de qui est-ce la faute? ”, l’affirmation de la bonté de Dieu qui se manifeste à travers nos vies humaines: “c’est pour que la gloire de Dieu soit manifestée. ” Si nous n’avions pas la suite du récit, nous serions choqués de la jonction entre la gloire de Dieu et le malheur de cette famille. Si nous avons la patience de lire le texte jusqu’à la dernière ligne, nous entrons dans un tout autre monde, car l’aveugle né est le seul des miraculés de l’Evangile auquel Jésus propose de confier le mystère qu’il tient secret. Il a recommandé le silence à tous ceux qu’il a guéri et voilà qu’il prend les devants pour demander à l’homme qu’il vient de guérir de sa cécité: “Veux-tu voir le Fils de l’Homme? ” A l’acquiescement candide du miraculé Jésus répond par la révélation plénière: “Je le suis moi qui te parle. ”

Le sens de la vie humaine
Les apôtres ont posé la question de la responsabilité, les pharisiens posent la question du comment et l’aveugle guéri laisse tomber cette question. Dans les deux cas le réquisitoire des hommes fait penser aux discussions philosophiques des amis de Job qui cherchent à se rassurer en désignant un coupable. Or Jésus ne se place pas au niveau des questions mesquines qui reflètent notre prétention à juger les autres et le monde. Il place d’emblée la question de conscience essentielle: “Veux-tu voir le Fils de l’Homme? ” ou “Veux tu voir le Messie, l’Envoyé de Dieu? ”, parce qu’à partir de la réponse se définit un chemin de salut, que le Christ lui-même explique: “c’est pour un discernement que je suis venu en ce monde: pour que ceux qui ne voient pas, voient et que ceux qui voient deviennent aveugles. ”
Nos maladies sont-elles une punition? L’aveugle né aurait pu reprocher à Dieu de l’avoir laissé naître aveugle, au contraire, il s’ouvre à un progrès spirituel après avoir été guéri. En répondant à Jésus: “Je crois, Seigneur ”. Ainsi son épreuve n’est-elle pas une punition mais l’occasion d’une grâce exceptionnelle. Ici le Christ prend en compte la souffrance humaine sans l’évaluer et il répond au delà de toute attente: “c’est pour que la gloire de Dieu soit manifestée ”, c’est à dire la présence de Dieu, rayonnante et comblante pour chacun. Il illustre cet enseignement par le miracle et ses conséquences: l’accession de l’aveugle à l’intimité avec le fils Dieu.

 
L’illumination de l’aveugle né


 


haut de la page

 
  Documents associés : 
Lieu : 
Piscine de Siloé
Texte de l'Evangile : 
Jean 9, 1-41
Clés de Lecture : 
La fête des lumières
La lumière intérieure
Symboles : 
La lumière
Expérience humaine : 
La recherche de l’infini
Citations : 
Ambroise de Milan, IVe siècle
Augustin (354-430), commentaire sur l’évangile de saint Jean,Homélie 55
Grégoire le Grand
Augustin (354-430), commentaire sur l’évangile de Jean, traité 44