Terres d'Evangile / Vie publique /La femme adultère

 
 
 L’interprétation de la loi
Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais qu’il vive. Jésus n’a pas nié la faute de la femme adultère, mais renvoyant ses juges à leur propre conscience, il les a obligés à ne pas se servir de la loi pour condamner cette femme. Et mettant en pratique l’essentiel de la loi qui est d’aimer son prochain comme soi-même, le Christ n’a pas hésité à prendre le risque de rester auprès d’elle jusqu’à ce qu’elle retrouve le courage d’affronter ceux qui voulaient sa mort.
 
Clés de Lecture :
 
L’interprétation de la loi
La sévérité de la loi de Moïse pour l’adultère n’est pas ici en cause, ce qui est la pointe du récit c’est la réponse de Jésus aux Pharisiens qui cherchent à le mettre en contradiction avec la loi. En amenant devant lui une femme adultère, ils lui tendent un piège: comment conciliera-t-il sa prédication sur la miséricorde et le respect de la loi? Cette femme risque la mort dans les instants qui suivent et elle supporte la honte du scandale publique. La réponse du Christ renvoie chacun à sa conscience, mais aussi à l’expression publique de cette conscience. La proposition de Jésus est explosive: “Que celui de vous qui est sans péché lui jette la première pierre.” Celui qui ferait ce geste assumerait la responsabilité de se déclarer sans péché. On comprend l’embarras des spectateurs: “ils se retirèrent un à un, à commencer par les plus vieux.” L’application de la loi aux autres est devenue dépendante de l’exemple que chacun donne dans sa propre vie.
La suite du récit est parfaitement logique, mais elle est encore plus percutante. Cette femme doit dépasser cette crise: puisqu’elle échappe à la mort, elle devra affronter ceux qui l’ont condamnée, situation extrêmement difficile! Le texte dit que Jésus et elle restent seuls, elle n’a pas la force de partir et lui ne la laisse pas à sa détresse. Or la loi juive interdit aux hommes de rester seuls avec une femme. Le Christ prend donc le risque de partager l’opprobre de cette pécheresse et il ajoute: “Moi non plus je ne te condamne pas.” Nous sommes sur l’esplanade du Temple, au cœur de la tension entre les formalistes et le petit nombre que la Bible appelle le reste des élus et le Messie préfigure, à cet instant, la solidarité qu’il assumera avec les pécheurs quand il sera sur la croix.
 
La femme adultère
Le Greco (© A. et U. Held)


[ Strasbourg, France ]
 


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  Documents associés : 
Lieu : 
Le Temple
Texte de l'Evangile : 
Jean 8, 1-11
Symboles : 
Les alliances
Expérience humaine : 
Recommencer à neuf
Accomplissement des Ecritures : 
La fidélité de Dieu plus forte que le pêché
Citations : 
Augustin (354-430)
Ambroise de Milan, IVe siècle